Les difficultés financières auxquelles font face de nombreux ménages entre les dépenses inhérentes au mois sacré et celles dictées par l’Aïd El Fitr, font que bon nombre de citoyens se retrouvent acculés.
A quelques jours de l’Aïd El Fitr, les commerces de prêt-à-porter pour enfants connaissent une certaine affluence de la part des citoyens en quête d’habits neufs dont les prix élevés contraignent la plupart des parents à se tourner notamment vers la friperie, véritable «plan B» salvateur en cette période «d’hémorragie financière».
La diminution du pouvoir d’achat et les difficultés financières auxquelles font face de nombreux ménages entre les dépenses inhérentes au mois sacré et celles dictées par l’Aïd El Fitr, font que bon nombre de citoyens se retrouvent acculés, et obligés de trouver des solutions de rechange. A défaut d’une qualité que certains citoyens qualifient de «relative», de nombreux parents ont ainsi fait le choix d’acheter des vêtements moins chers, conformément à leur budget écartelé entre les multiples dépenses imposées par la conjoncture, a-t-on constaté, en recourant à la friperie pour vêtir leurs enfants pour l’Aïd, comme Halima, femme de ménage dans une entreprise privée et dont le mari est chômeur.
Pragmatique, Halima a affirmé à l’APS, n’éprouver aucun complexe d’acheter de la friperie à ses quatre enfants, considérant que «l’essentiel est de leur faire plaisir avec les moyens dont on dispose, d’autant plus qu’après un bon lavage et un repassage, rien n’y paraît». Elle affirme acquérir souvent ce dont elle a besoin au niveau du marché à ciel ouvert de la commune de Aïn Smara, lieu de prédilection pour de nombreux citoyens, dit-elle, désireux de se procurer de la friperie qu’ils considèrent comme étant bon marché par rapport à leurs bourses. Dans les magasins de prêt-à-porter du centre-ville de Constantine, de nombreuses femmes, accompagnées de leurs enfants tentent, pour leur part, de dénicher des vêtements dont le rapport qualité-prix ne sera pas très lourd à supporter pour leur portefeuille. Dépitée par les prix affichés, oscillant entre 4500 DA et 5500 DA les robes et ensembles pour fillettes, Ahlem une mère de famille a confié à l’APS son désarroi mais également son «incompréhension» vis-à-vis des prix affichés, qu’elle qualifie d’exagérément élevés, sous prétexte que ce sont des vêtements importés.
«J’ai deux filles de 10 et sept ans et un garçon de trois ans, ils sont encore jeunes et leur joie c’est d’arborer de nouveaux habits le jour de l’Aïd au même titre que tous les autres enfants», raconte-t-elle, ajoutant qu’en dépit du fait qu’elle travaille son mari et elle dans l’administration, «nous trouvons inconcevable de consacrer plus de la moitié d’une paie rien que pour l’habillement». Elle a fait le tour des magasins dans l’espoir de trouver moins cher, en quête notamment d’articles «made in China» présentés par les vendeurs de prêt-à-porter comme étant des articles de «premier choix» et cédés à des prix abordables.
Que ce soit pour les chaussures, voire les sandales ou les vêtements, les prix varient entre 1750 DA et 2500 DA et ce, en fonction de l’âge de l’enfant et du style de la tenue, a-t-on constaté au niveau de la vieille ville de Constantine, mais aussi au marché de la cité Abdesslem Daksi. Quand bien même le business de la friperie est en «déclin», comme l’atteste, à l’APS, un responsable de la direction du commerce de la wilaya de Constantine, la tentation demeure toutefois palpable, notamment en cette période pré- Aïd. La même source a également rappelé que ce commerce est soumis à la réglementation et la marchandise proposée à la vente est sujette à un contrôle spécial afin de s’assurer de sa conformité.