La France souhaite lever 195 milliards d’euros sur les marchés en 2018

La France souhaite lever 195 milliards d’euros sur les marchés en 2018

La France souhaite lever 195 milliards d’euros d’obligations sur les marchés en 2018, en vue de financer le déficit budgétaire et de rembourser les dettes arrivées à échéance, a indiqué jeudi l’Agence France Trésor (AFT).

Ce montant, net des rachats de dette, est identique à celui communiqué lors de la présentation du budget fin septembre, a indiqué l’AFT, chargée de placer la dette française sur les marchés. Au total, les besoins de financement de la France s’élèvent pour 2018 à 202,7 milliards d’euros. L’amortissement de la dette, qui correspond au rachat de dettes arrivant à échéance, comptera pour 116,6 milliards d’euros, contre 101,1 milliards d’euros annoncés précédemment.

Le déficit budgétaire prévisionnel a quant à lui été relevé à 85,8 milliards d’euros contre 82,9 milliards d’euros annoncés en septembre. Cette hausse résulte du remboursement auprès des entreprises de la taxe sur les dividendes annulée par le conseil constitutionnel, a expliqué l’AFT.

Pour couvrir ces besoins, outre les 195 milliards d’euros d’émissions obligataires prévues en 2018, l’Etat compte également sur la cession de participations publiques affectées au désendettement pour 1 milliard d’euros et 3,5 milliards d’euros d’autres ressources de trésorerie. La France publie ce programme indicatif de financement après une année demeurée très bonne en termes de coûts de financement. Le taux moyen pondéré des émissions de l’année sur des échéances de moyen et long terme s’établit sur 2017 à 0,65%, “historiquement le troisième taux le plus bas de l’histoire”, a noté Anthony Requin, directeur général de l’AFT lors d’un point presse. Ce taux s’élevait à 0,37% en 2016 et 0,63% en 2015, a rappelé l’AFT. Les titres à court terme étaient, eux, émis avec un taux négatif d’environ -0,70% mi-décembre. Par ailleurs, le spread, c’est-à-dire l’écart entre le taux allemand à dix ans, qui fait référence, et le taux français de même maturité, s’est resserré après l’élection à la présidentielle d’Emmanuel Macron pour revenir sur des niveaux qui n’étaient plus “connus depuis 2010”, a souligné M. Requin. Un phénomène probablement lié à “un changement de perception des investisseurs” vis-à-vis de la France, a-t-il ajouté.

En 2017, la France a emprunté en tout 213,1 milliards d’euros d’obligations, tout en procédant à des rachats de dette de 28,1 milliards d’euros, soit un montant net levé de 185 milliards d’euros. Sur le plan de l’évolution des taux d’emprunt, l’AFT continue d’anticiper des taux à 10 ans à 1,85% fin 2018, avec une moyenne de 1,5% sur l’année.

APS