La France a sérieusement peur de la concurrence chinoise en Algérie. Et les autorités françaises n’hésitent plus à aborder ouvertement le danger de cette menace. Lundi, en marge de la visite à Alger du Premier ministre français Jean-Marc Ayrault, Nicole Bricq, ministre française du Commerce extérieur, a réclamé publiquement aux autorités algériennes une concurrence “transparente et loyale” face à la Chine qui rafle de plus en plus de gros contrats dans notre pays.
«La concurrence nous l’acceptons, à condition qu’elle soit transparente et loyale», a-t-elle ainsi affirmé dans une déclaration reprise par l’AFP au sujet de la forte percée des entreprises chinoises en Algérie. Nicole Bricq a fait remarquer également que ”nous voulons rester le premier partenaire économique de l’Algérie”. Pour ce faire, la ministre française a insisté sur un développement des échanges dans les domaines de la santé, avec expertises à l’appui, et de l’agro-alimentaires. Nicole Bricq a même pensé à une stratégie où les deux pays devraient pouvoir «depuis l’Algérie associer les marchés sub-sahariens».
De son côté, Jean-Marc Ayrault s’est montré optimiste et a estimé que “les autorités algériennes ont conscience que l’environnement des affaires, en Algérie comme partout ailleurs, est la clé pour le développement des investissements étrangers et des partenariats industriels”. Dans une interview accordée à trois médias algériens, El Khabar, El Watan et Tout sur l’Algérie, il a fait remarquer sa visite “sera l’occasion pour nous de rappeler notre ambition commune pour le volet économique de notre relation”. Pour rappel, le Premier ministre français est accompagné de neuf ministres, dont Manuel Valls (Intérieur), Arnaud Montebourg (Redressement productif) et Vincent Peillon (Education). À leur côté, une délégation de 80 chefs d’entreprises dont Martin Bouygues,Pierre Mongin (RATP), ou encore les dirigeants d’Alstom et de Renault.