Après avoir été bloqués pendant des mois à Misrata et à Breta, les rebelles libyens ont progressé ces dernières semaines au sud de Tripoli, dans les montagnes du Djebel Nefousa.
Selon Le Figaro, c’est grâce à une action de la France restée secrète jusqu’ici : le parachutage d’armes « en quantité importante » aux tribus berbères de cette région entrées en guerre contre le régime. Grâce à ces renforts en armement, les rebelles sont parvenus à sécuriser une vaste zone qui va de la frontière tunisienne jusqu’aux abords de Gharian, verrou stratégique à une soixantaine de kilomètres au sud de Tripoli.
Ce front Sud constitue désormais l’un des meilleurs espoirs de la coalition occidentale pour « faire la jonction » avec les mouvements d’opposition encore dormants dans la capitale et provoquer un soulèvement de Tripoli contre le clan de Kadhafi. Devant le risque d’impasse militaire, la France a décidé de procéder directement à des parachutages d’armes dans le Djebel Nefousa : lance-roquettes, fusils d’assaut, mitrailleuses et surtout missiles antichars Milan. Jusque-là, les armes acheminées aux rebelles provenaient du Qatar et d’autres émirats du Golfe.
La France s’implique seule
Si l’armée française a décidé de s’impliquer sans intermédiaires – et sans la coopération de ses alliés, même britanniques – dans l’armement des rebelles au Sud, c’est « parce qu’il n’y avait aucune autre façon de procéder », confie au Figaro une source haut placée. Notamment, les Français sont équipés d’un système unique de largage : amarrée à un petit parachute, la cargaison tombe exactement à l’endroit visé ; à 200 m du sol, une plus grande toile se déploie pour amortir l’atterrissage.
Mais le calcul des Occidentaux repose clairement sur une issue plutôt militaire que diplomatique. « Si les rebelles parviennent jusqu’aux abords de Tripoli, la capitale ne manquera pas de se soulever contre Kadhafi, veut croire un haut responsable français. Les mercenaires du régime ne sont plus payés et à peine nourris, il y a une sévère pénurie d’essence, la population n’en peut plus. »