Après deux ans de guerre, la situation à Gaza reste désastreuse. Cependant, un événement diplomatique majeur a eu lieu lundi à l’ONU : la Palestine a obtenu la reconnaissance de son État par plus d’une dizaine de pays occidentaux.
À New York, la France et l’Arabie Saoudite ont tenu un sommet de haut niveau pour trouver une solution politique au conflit israélo-palestinien : la création de deux États. En ouvrant la rencontre, le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a insisté sur l’urgence de la situation en la qualifiant « d’intolérable« . Il a clairement affirmé que la création d’un État palestinien est un droit et non pas une simple « récompense« .
Interdit de visa par les États-Unis pour se rendre à New York, le président palestinien Mahmoud Abbas est intervenu par vidéoconférence pour appeler à la création d’un État palestinien indépendant.
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La France reconnaît officiellement la Palestine
Ce sommet a clairement constitué un tournant diplomatique. La France, par la voix de son président Emmanuel Macron, a annoncé dès le début de la rencontre la reconnaissance officielle de l’État palestinien. D’ailleurs, il a affirmé avec conviction : « Oui, le temps est venu d’arrêter la guerre à Gaza, les massacres, la mort. L’urgence nous le commande. Le temps est venu de rendre justice au peuple palestinien et ainsi de reconnaître un État de Palestine« .
La veille, le Royaume-Uni, le Canada, le Portugal et l’Australie avaient déjà reconnu l’État palestinien. Lors du sommet, d’autres pays ont suivi la France, à savoir : La Belgique, Andorre, Malte, le Luxembourg, Monaco et Saint-Marin.
La Présidente de l’Assemblée générale, Annalena Baerbock, a souligné l’importance de faire cette reconnaissance politique une réalité et de donner un sens concret à la solution à deux États.
Le temps de la paix est venu. https://t.co/jah3FiXh4C
— Emmanuel Macron (@EmmanuelMacron) September 22, 2025
Les États-Unis et Israël boycottent le sommet
En seulement deux jours, onze pays occidentaux ont rejoint les 147 États qui reconnaissent déjà la Palestine, portant le total à 158 pays sur 193 membres de l’Organisation des Nations Unies. Pendant ce temps, les États-Unis et Israël ont boycotté cette réunion, tout comme ils l’avaient fait lors d’un précédent sommet sur le même sujet en juillet dernier.
La Palestine a un statut spécial à l’ONU. En effet, depuis 2012, elle est un « État non membre observateur« , comme le Vatican. Son drapeau est affiché, mais elle n’est pas membre à part entière.
En 2024, l’Assemblée générale lui a donné le droit de participer à tous ses travaux, mais sans droit de vote. Aujourd’hui, quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité (la France, le Royaume-Uni, la Chine et la Russie) reconnaissent la Palestine. Seuls les États-Unis s’y opposent au sein de cet organe.
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