La France en reconquête face au Honduras

La France en reconquête face au Honduras

01pogba111_786692d789e3566a108e9f00ae7d7a16.jpgQuatre ans après le fiasco sud-africain, l’équipe de France , orpheline de Franck Ribéry et particulièrement rajeunie, débute une énième opération reconquête au Brésil en affrontant le Honduras pour son premier match dans le Mondial 2014, dimanche à Porto Alegre. L’heure de vérité a sonné pour Didier Deschamps et ses troupes, les yeux rivés sur ce rendez-vous censé donner le ton pour la suite du tournoi dans un groupe E largement à leur portée (avec la Suisse et l’Equateur).

Les Bleus ont su ranimer une flamme longtemps éteinte chez leurs  supporteurs par la grâce d’un barrage retour contre l’Ukraine (3-0) déjà entré  dans l’histoire, le 19 novembre au Stade de France . Il s’agit désormais d’en  rester digne et de ne pas dilapider l’espoir qu’a fait naître cet exploit après  des années de vaches maigres, si l’on excepte la parenthèse enchantée du  Mondial-2006 et cette finale perdue aux tirs au but par la bande à Zidane  contre l’Italie.

Le sélectionneur, ancien capitaine des champions du monde (1998) et  d’Europe (2000), sait bien le chemin qui reste à parcourir pour un pays qui n’a  plus remporté son premier match dans une Coupe du monde depuis 1998 face à  l’Afrique du Sud (3-0). Si le président de la Fédération française de football  Noël Le Graët a fixé  les quarts de finale comme objectif, Deschamps s’est lui bien gardé d’évoquer  un tel horizon, bien conscient de l’impossibilité d’évaluer à sa juste mesure  le potentiel d’une formation qui ne possède plus d’individualités de niveau  mondial.

Benzema doit prendre le pouvoir

Franck Ribéry, désigné joueur de l’année 2013 par l’UEFA et troisième dans  la course au Ballon d’Or, était le seul à pouvoir porter cette étiquette. Mais  le joueur du Bayern Munich a déclaré forfait pour une lombalgie, objet d’une  petite polémique entre l’encadrement médical des Bleus et celui du grand club  bavarois. Toute la pression repose maintenant sur les épaules de Karim Benzema, au  sortir d’une saison pleine avec le Real Madrid ponctuée par une victoire en  Ligue des champions.

Jusqu’ici, l’ancien Lyonnais, non retenu pour la Coupe du  monde 2010 par Raymond Domenech, est passé à côté de ses deux phases finales  (Euro-2008 et 2012), traversées sans parvenir à marquer le moindre but. A 26  ans, le temps est venu pour lui de s’installer comme le patron en sélection. Pour l’occasion, il devrait être associé en attaque à Olivier Giroud, une  semaine après la démonstration réussie lors du dernier amical de la préparation  face à la Jamaïque (8-0). A moins qu’Antoine Griezmann, l’invité de dernière  minutes de la liste des 23, ne soit préféré au Gunner.

L’expertise de Deschamps

Cette équipe de France , invaincue depuis le barrage retour, est certes sans  génie particulier mais peut quand même compter sur l’expertise de Deschamps,  dépositaire de la fameuse « culture de la gagne » qui a porté les Bleus au sommet  du football  mondial. Ex-joueur de devoir au palmarès long comme le bras, il n’a pas perdu sa  science en embrassant la carrière de technicien et tout ce qu’il touche se  transforme en or. Si la cote de sympathie des Bleus est de nouveau au plus  haut, « DD » en est le premier responsable.

A deux ans de l’Euro-2016 organisé en France , il a eu le mérite d’ouvrir  son groupe à la fine fleur de la « génération 93 », championne du monde U20 en  2013 en Turquie. Deux d’entre eux, Raphaël Varane et Paul Pogba, vont ainsi  aborder la compétition dans la peau de titulaires. Deschamps a toujours répété qu’il était hors de question de « galvauder une  Coupe du monde » mais le Championnat d’Europe, pour lequel il est assuré d’être  encore à la tête des Bleus, est forcément dans un coin de sa tête.

En attendant, il faudra savoir maîtriser l’engagement et l’agressivité du  Honduras, qui a effrayé l’Angleterre (0-0), le 8 juin en amical. Une tâche a  priori à la portée des Français bien que les Latino-Américains émargent à la  33e place du classement Fifa (la France  est 17e). A moins que l’inexpérience  des Tricolores (26 ans et demi de moyenne d’âge, trois joueurs seulement  au-dessus de 50 sélections) ne leur joue des tours. Un scénario-catastrophe que  personne n’ose envisager.