Les dirigeants français doivent reconnaître publiquement que la France a violé ses propres valeurs en Algérie. Il est grand temps d’apaiser les rapports franco-algériens en levant la chape de plomb qui pèse encore sur une partie importante des archives coloniales afin de permettre aux historiens de faire pleinement leur travail. La névrose franco-algérienne s’en trouverait apaisée, cette névrose qui se transmet de génération en génération et qui a pour effet de perpétuer, sous différentes formes, le rapport colonial d’hier.
Reconnaître que la France doit une grande partie de son développement économique à l’exploitation de ses colonies, et en particulier de l’Algérie, serait reconnaître que les enfants des colonisés d’hier, ces enfants qui peuplent les banlieues, ont pleinement leur place en France.
Bien sûr, la période de la guerre d’indépendance a été douloureuse, aussi bien pour les Algériens que pour les Français d’Algérie. Mais le temps a fait son oeuvre et les peuples se sont de fait réconciliés, malgré la rancoeur tenace d’une infime minorité de nostalgiques de l’Algérie française.
