La France a subi de lourdes pertes et s’apprête à quitter la région : l’Algérie prépare l’après-guerre au Mali

La France a subi de lourdes pertes et s’apprête à quitter la région : l’Algérie prépare l’après-guerre au Mali

Même si on ne le dit pas –embargo médiatique oblige !-, la France a subi de lourdes pertes au mali. Morts et blessés ne sont rien devant le cout de la guerre, et Paris n’est pas en mesure de dépenser encore plus pour venir à bout d’une rébellion islamiste quasi-insaisissable.

Près de 4 000 militaires français engagés dans le cadre de l’opération Serval au Mali, équipements, armement, logistique, des drones coûteux qui survolent le Niger et le Mali, etc. La facture a été lourde, très lourde pour la France. Le déploiement des troupes françaises au sol et de l’aviation a fait vite exploser le budget dédié aux opérations extérieures. La France a-t-elle les moyens de financer cette guerre ? Pourra-t-elle compter sur ses alliés pour la soutenir ? Deux questions qui tardent à trouver des réponses.

A fin janvier 2013, la guerre au Mali a coûté « un peu plus de 100 millions d’euros » à la France depuis le début des opérations, lancées le 11 janvier dernier, avait déclaré le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. Les détails de ces chiffres seront communiqués à « la commission des finances de l’Assemblée nationale» française.

Le retrait français est devenu une question de temps, et déjà Paris pense aux sous-traitants, qui devront finir la guerre. Ainsi, la Mauritanie est prête à envoyer 1 800 hommes au Mali dans le cadre de la future opération de maintien de la paix de l’ONU. Mais ce ne sera pas suffisant.

L’Algérie, selon nos sources, table déjà sur un redéploiement rapide de sa diplomatie au Mali. Elle propose déjà son expertise en matière de réconciliation nationale pour venir à bout des hostilités existant entre les diverses communautés. Son rapprochement avec Ansar Eddine et le Mouvement national pour la libération de l’Azawad devient de plus évident. Les têtes d’affiche d’Ansar Eddine sollicitent son arbitrage et sa couverture. Le porte-parole, Senda Ould Bouamama, est à la lisière de Bordj Badji Mokhtar et cherche à prendre langue directement avec l’Algérie.

Les autres factions, le MIA, les Arabes Bérabiches et les Touaregs ont toujours été très proches de l’Algérie.

C’est pratiquement l’occasion pour Alger de reprendre son bâton de pèlerin et de continuer à trouver les équilibres pour présenter la solution politique négociée qu’elle a toujours prônée, avant que la guerre déclenchée subitement au Mali par la France ne vienne chambouler les donnes…

Fayçal Oukaci