La Fondation nationale pour la promotion de la santé et le développement de la recherche (Forem) a fait le point sur la situation des enfants. «Les efforts déployés sont insuffisants ou mal orientés», estime la Forem, qui a célébré le 22e anniversaire de la Convention internationale des droits des enfants adoptée par les Nations unies et ratifiée en 1992 par l’Algérie.
La situation est alarmante au regard des chiffres avancés par la Forem. Près de 50 000 enfants sont maltraités annuellement. Quant aux agressions sexuelles, cette organisation estime que c’est devenu un véritable phénomène de société puisque leur nombre est estimé à près de 10 000 en 2010. Le pire, explique la Forem dans un communiqué, c’est que «les enfants victimes de ces agressions souffrent dans le silence, car 80 % de ces actes sont enregistrés en milieu familial et demeurent impunis en raison des tabous qui pèsent sur la société». L’autre tragédie évoquée par cet organisme est le problème des enfants illégitimes, dont le nombre est estimé entre 3 000 et 5 000 cas par an.
«Le sujet fait l’objet d’un traitement très discret de la part des pouvoirs publics ce qui n’apporte aucune solution à ces situations dramatiques», souligne la Forem. Elle suggère donc une «éducation morale et sexuelle en aval, un assouplissement des procédures de kafala et le recours systématique à l’identification des géniteurs par l’ADN». La fondation, qui a énuméré de nombreuses «failles» liées à la situation de l’enfant, a révélé que 350 000 enfants ont quitté le système scolaire pour travailler dans des conditions désastreuses. Pis, certains sont exploités par des réseaux de prostitution. La fondation révèle d’autres chiffres alarmants : 20 000 enfants sont SDF, plus de 25 % des jeunes ont touché à la drogue dont 5 % sont des consommateurs réguliers. Livrés à eux-mêmes, en l’absence de structures et d’activités sportives, la Forem souligne que les plus âgés tombent dans la délinquance et sont impliqués dans des actes de violence. Elle a indiqué que 15 000 enfants ont été présentés devant les tribunaux en 2010 dont la majorité sont âgés entre 12 et 16 ans. Ainsi, la Forem constate que malgré la baisse du taux de mortalité, la diminution sensible de la malnutrition et les progrès enregistrés en matière d’éducation, beaucoup reste à faire pour améliorer la situation de l’enfant.
S. A.