Le Prix de la résistance Matoub Lounes, attribué par la fondation qui porte le nom du Rebelle a connu jeudi son premier couac sérieux, à l’occasion d’une manifestation organisée à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi Ouzou, lors de laquelle le 3ème prix a été attribué.
La soeur de Matoub, Malika, également président de la fondation, a annoncé le retrait du Prix attribué en 2003 aux deux universitaires Malika et Idir Ahmed-Zaïd pour leurs nombreux travaux et actions en faveur de la cause amazighe. La cause ? Il faut la chercher du côté du défunt Ahmed Benbella, premier président de l’Algérie indépendante.
En effet, il a été révélé que les deux universitaires font partie des universitaires qui ont signé la demande d’octroi en 2008 à l’ancien président algérien du titre de Docteur Honoris Causa.
“Une distinction imméritée” selon la présidente de la fondation Matoub qui considère que “s’il est du droit pour tout un chacun de disposer de sa liberté d’agir selon sa conscience, rappelle à l’opinion publique le drame qu’a connu notre région en 1963 et dont Benbella endosse toute la responsabilité, lui qui développait une haine caractérisée envers la Kabylie”.

“Tout en dénonçant tous les autres signataires de la distinction et fidèle aux idéaux défendus par le Rebelle”, la fondation Matoub, déclare “retirer à Malika et Idir Ahmed-Zaïd sa confiance et proclame solennellement et officiellement leur retirer définitivement le prix de la résistance qui leur a été accordé en 2003 en toute bonne foi”.
Malika Matoub a indiqué lors de son intervention que l’information faisant état de la signature par le couple Ahmed-Zaïd de la distinction de Benbella, a été transmise à la fondation par un enseignant de l’université de Tizi Ouzou.
Enfin, le Prix de la résistance 2012 a été attribué par la fondation Matoub au groupe de musique targuie Tinariwen, en signe de soutien au “combat de ses frères touareg de la région de l’Azawad qui luttent pour leur liberté, qui souffrent et qui subissent une répression impitoyable”.