Cela ressemble fort à un légende urbaine : un mystérieux sniper serait à l’origine de la mort de trois chefs de l’Etat islamique à Syrte, tués chacun d’une balle dans la tête.
L’histoire, qui ressemble fort à une légende urbaine, tourne depuis de nombreuses semaines et n’en finit pas d’intriguer. En Libye, un mystérieux sniper, agissant pour son propre compte, aurait tué trois importants chefs djihadistes de l’Etat islamique (EI) en l’espace d’un mois, à Syrte, contrôlée par le groupe terroriste.
Selon les médias locaux, Abdullah Hamad Al-Ansari, commandant de la ville du sud d’Obari, a été abattu le 23 janvier alors qu’il sortait de la mosquée du centre-ville, devant une banque. Le corps d’Abou Mohammed Dernawi est retrouvé le 19 janvier à 70 kilomètres de Syrte. Hamad Abdel Hady, un responsable de l’EI, membre d’un tribunal de la charia, d’origine soudanaise, a été éliminé le 13 janvier près d’un hôpital. Tous morts d’une balle dans la tête tirée de loin.
Les auteurs de ces assassinats n’ont pas été identifiés. Toutes sortes de rumeurs ont alors commencé à circuler sur « le chasseur de Daech ».
Selon les médias locaux, il pourrait s’agir d’un homme, originaire de la ville voisine, Misrata, ville martyre de la révolution qui a participé à la chute de Kadhafi en 2011. Misrata fait, aujourd’hui, figure de dernier rempart contre l’avancée de l’Etat islamique dans la région.
D’autres encore pensent que le fameux sniper n’est autre qu’un ancien tireur d’élite britannique des commandos du SAS (Special Air Service) qui se serait lancé à son propre compte comme tueur à gages. Le tabloïd britannique le « DailyStar » affirme même tenir d’une source du renseignement une information selon laquelle le supposé sniper serait bel et bien un ancien des forces spéciales.
Selon le journal anglais, spécialiste ès rumeurs, une conversation téléphonique aurait été interceptée révélant la présence d’un Occidental à l’accent britannique travaillant pour les groupes anti-Daech en Afrique du Nord. « Il y a de nombreux indices indiquant que cet homme a été entraîné par l’armée britannique et il y a une forte présomption qu’il soit un ancien membre des forces spéciales », explique cette source au site.
Simple propagande
Toutefois, selon Libya al-Hurra, chaîne de télévision libyenne qui émet depuis Doha, cette histoire aurait tout simplement été inventée pour couvrir le meurtre d’un des chefs tués.
Le mythe du sniper solitaire est assez répandu des conflits récents. En 2006, « Juba le sniper irakien » qui s’en prenait aux militaires américains avait suscité l’admiration parmi les populations irakiennes et la crainte parmi les soldats américains. Personne n’a jamais vraiment identifié le ou les véritable (s) sniper (s) qui avait posté plusieurs vidéos de ses assassinats sur le net. Plusieurs Juba ont même été arrêtés. Mais le mythe avait été un véritable succès sur les réseaux sociaux.
Selon le journaliste italien d’ »Il Folglio », un autre assassinat avec le même mode opératoire aurait déjà eu lieu en juillet. »Le chasseur de Daech »