La flambée des prix toujours pas atténuée

La flambée des prix toujours pas atténuée

70 DA la pomme de terre, 120 DA la tomate, 140 DA la salade verte, alors que la courgette, la carotte et l’aubergine affichent, pour leur part, entre 80 et 100 DA le kg, 500 DA la datte, 1600 DA le kg la viande rouge et 390 DA le kg de poulet.

Ainsi sont, entre autres, les prix exorbitants affichés devant les consommateurs désemparés. Selon des pères de familles rencontrés au marché couvert du centre-ville de Annaba, les prix des fruits et légumes n’ont pas baissé, bien au contraire, la courbe a plutôt été revue à la hausse.

Même avis des marchands approchés sur les lieux qui estiment que les prix de certains produits ont doublé, à l’image du poivron vert et le haricot blanc «grainier», qui de 80 DA pour le premier a grimpé à 160 DA et de 130 DA pour le second est remonté à 240 DA.

Les prix appliqués au début de Ramadhan ont été maintenus, voire doublé en dépit des multiples promesses faites par les pouvoirs publics durant les premièrs jours du mois sacré.

Les prix devaient être revus à la baisse selon certains officiels, mais il n’en a rien été. Cette promesse non tenue a mis à rude épreuve les ménages à faible revenu.

Lors d’une brève virée au marché d’El Hattab, le constat était éprouvant. Les consommateurs circulaient entre les étals aisément, le passage était plutôt libre en ce début d’après-midi.

Quelques clients plantés devant des étals de fruits et légumes hésitants, face à des prix qui ne daignent pas descendre de leur piedestal.

Approchée, une dame nous révèle: «Chaque jour, j’appréhende la corvée du panier que j’ai du mal à remplir. En temps normal, je n’arrive pas à joindre les deux bouts, avec les 17.000 DA que perçoit mon mari chaque mois».

Le budget de cette ménagère, mère de 3 enfants, tous scolarisés, a été destabilisé par la reprise scolaire, puis par l’arrivée de la fête de l’Aïd, à laquelle elle doit faire face bon gré mal gré.

Car la hausse des prix a touché tous les produits de consommation, rendant ainsi pénible le quotidien du citoyen, surtout que le mois de Ramadhan de cette année coïncide avec la rentrée scolaire, ce qui rend la situation bien plus difficile pour les plus petites bourses.

De plus, le risque de voir les prix de ces produits de première nécessité, déjà inabordables, augmenter avec l’approche de l’Aïd fait craindre le pire.

Le citoyen tout comme les pouvoirs publics restent impuissants, pendant que les grossistes et les détaillants continuent à presser les uns et les autres comme des citrons – dont le kg coûte 320 DA – tout en se rejetant la responsabilité, les premiers prétextent que le prix de base est à l’origine de la hausse des prix de vente, les seconds, c’est plutôt du mercantilisme, aspirant au gain facile et rapide des marchands de détail qui est la principale cause de cette flambée des prix.

«Il faut contrôler les prix appliqués par les grossistes, nous n’avons qu’une petite marge bénéficiaire», nous dit un détaillant au niveau de souk El Lil, en ajoutant: «Vous remarquez que les prix sont identiques partout, ce qui prouve que les détaillants sont aussi victimes de la spéculation des grossistes.» L’interlocuteur rétorque: «Ces prix sont imposés par les intermédiaires et c’est toujours les détaillants qui sont montrés du doigt à chaque fois que les prix augmentent.»

Wahida BAHRI