Apres la flambé des prix des légumes, des fruits, c’est au tour de la sardine, le poisson du pauvre n’est pas descendu sous la barre des 500 DA depuis des mois déjà, remarque-t-on.
Depuis quelques années, ce sont surtout les familles aisées qui se permettent des menus à base de poissons et la sardine qui était jadis à la portée de toutes les bourses, est devenue inaccessible aux citoyens modestes car après la flambée des prix des légumes, des fruits, c’est au tour de la sardine, le poisson du pauvre.
En effet, les prix du plus populaire poisson bleu s’affolent ces jours-ci, allant même jusqu’à atteindre un seuil avoisinant 700 DA. «C’est du jamais-vu ! Avant, on nourrissait de sardines les chats et aujourd’hui on ne peut même pas rêver de les voir dans nos assiettes.» Après le boycott de plusieurs autres produits, comme la pomme de terre, qui a atteint 100 DA, le kilo, l’Association de protection et d’orientation des consommateurs (Apoce) sonne encore une fois l’alarme, en lançant une campagne de boycott de la sardine.
Et c’est à ces dernières que l’Association de protection et d’orientation des consommateurs et de l’environnement (Apoce) s’adresse dans sa campagne nationale de boycott du poisson, dont les prix sont inaccessibles pour les Algériens. La campagne se présente plus sous la forme d’une solidarité de la part des citoyens aisés, que comme une action de boycott.

Le but est de rendre plus accessible ce produit que beaucoup d’Algériens ne peuvent se permettre. Même la sardine est hors de prix, ces derniers temps. Elle est commercialisée jusqu’à 800 DA dans certaines wilayas du pays. Les pêcheurs imputent cette hausse à la baisse du volume de la ressource, tandis que d’autres indiquent que cette hausse est due aux mauvaises conditions climatiques.
L’Apoce, quant à elle, qui lancera officiellement le boycott sur le territoire national à partir du 15 avril, et ce, durant une semaine, estime que le marché du poisson est à revoir, à réguler. L’état de ce marché, selon elle, évolue dans l’anarchie et l’association ne semble guère convaincue par les déclarations de certains pêcheurs, qui affirment que la hausse des prix de la sardine, entre autres, est due à la baisse de l’offre aux dépens de la demande.
Des études montrent que L’Algérie qui compte plus de 1 600 kilomètres de côtes et pourtant, on n’y mange pas beaucoup de poisson (4,5 kilos par an alors que les recommandations de l’OMS sont de 6,3). L’explication est en partie liée à la configuration géographique. A cause du plateau continental, large à l’ouest et à l’est mais très étroit au centre, la zone de pêche réelle n’est que de 30%.
Ce qui cause une hausse continuelle des prix de cet aliment tant apprécié par le citoyen algérien. D’ailleurs, depuis 2010 (dans le cadre du programme du gouvernement 2010-2014), des mesures ont été prises pour faire avancer le secteur et pas seulement à Alger : de nouvelles halles à marée ont été ouvertes ou rénovées sur toute la côte, des associations professionnelles ont été créées par filières, la pêche au corail a rouvert, un nouveau corps d’inspecteurs de pêche a été mis en place, etc., mais alors pourquoi cette hausse incessante des prix des poissons.
Le prochain plan, Aquapêche 2020, prévoit de faire passer la production de 130 000 tonnes à 200 000 tonnes, notamment à l’aide de l’aquaculture, de créer 30 000 postes d’emploi et de réaliser un chiffre d’affaires de plus de 700 000 euros. Espérant que d’ici 2020 les prix des poissons seront au minimum abordables pour le simple citoyen.
T. k.