La finance islamique, qu’est-ce que c’est ?

La finance islamique, qu’est-ce que c’est ?

ALGER – La finance islamique, encore à ses balbutiements en Algérie, n’attendait qu’un cadre juridique pour prendre son envol. C’est désormais chose faite avec l’approbation lundi de la réglementation relative à son exercice par le Conseil de la monnaie et du crédit (CMC).

Entre 1.500 et 2.000 millards de dinars dorment dans les bas de laine, sous les matelas, chez les privés et les opérateurs économiques. Un défi pour l’économie émergente algérienne pour laquelle la mobilisation de l’épargne représenterait un apport non négligeable à son développement. Et la finance islamique pourrait apporter, dans ce cadre, une réponse à la part de la population qui n’épargne pas pour des considérations religieuses.

Ainsi, dans son premier examen formel de la banque islamique, le FMI avait relevé en 2017 que si celle-ci représentait une partie infime des actifs financiers mondiaux (2.500 mds de dollars, 1% de la finance mondiale), sa progression contribuait à l’expansion de l’inclusion financière. En Algérie, où elle constitue 2 à 3% du chiffre d’affaires global du marché bancaire, la marge de manœuvre est d’autant plus substantielle que deux banques privées labelisées islamiques sont présentes sur le marché : la filliale du groupe saoudien Al Baraka Bank , depuis 1991, et l’émiratie Al Salam Bank  depuis 2009 seulement. Du côté des banques publiques, trois institutions se sont lancées, en fin 2017 – début 2018, BDL, CNEP et BADR, pour proposer des produits financiers tels que le takaful, la ijara tamlikia et autres crédits immobiliers « halal ».

Son règlement maintenant adopté en haute instance, on devrait observer prochainement l’adoption de ces produits par plus d’opérateurs bancaires. Mais, avant tout, la finance islamique, qu’est-ce que c’est ?

La finance participative, puisque telle est son appellation officielle et juridique, est une finance principielle, avec une éthique propre comme peuvent en avoir les finances verte, bleue ou solidaire. Les principes de la finance islamique sont au nombre de cinq (05) : (1) prohibition de l’usure (ribā), (2) prohibition des investissement illicites (jeux de hasard, activités en relation avec l’alcool, avec l’élevage porcin ou encore avec l’armement et l’industrie pornographique), (3) prohibition des investissements spéculatifs (maysir) et incertains (gharar), (4) partage des pertes et des profits (entre investisseurs et entrepreneurs) et (5) adossement de toute transaction sur des actifs tangibles (relevant de l’économie réelle).

Quant aux produits en question, ils sont au nombre de six (06) et verront leur lancement effectif sur le marché conditionné par un avis de non objection de la Banque d’Algérie.