Dans une semaine aura lieu, au stade 5-Juillet, la finale de la Coupe d’Algérie de football entre l’USM Alger et le Mouloudia d’Alger.
Depuis que ces deux équipes se sont qualifiées au stade ultime de cette compétition, leurs supporters usent d’une prolifique imagination pour scander la gloire de leurs camps respectifs.
Ils ont investi la rue algéroise et s’en donnent à cœur joie. Il ne se trouve pas aujourd’hui un seul quartier de la capitale où vous ne trouverez pas d’immenses banderoles aux couleurs des deux finalistes soit accrochées à un mur soit enjambant de part en part une rue ou un boulevard. Chacun cherche à épater l’autre en faisant montre d’un véritable talent d’artiste.
Parallèlement à cette formidable ingéniosité, il en est d’autres qui ont trouvé le filon pour s’en mettre plein les poches. Il se dit que des gens ne font commerce que lors du mois de ramadhan, transformant des garages en lieux de vente zlabia et de kalbelouze. Ce commerce occasionnel s’est transposé au football, à la finale de la Coupe d’Algérie surtout.
Que vous soyez d’Alger, d’Oran, de Constantine ou de n’importe quel coin du pays, il y a matière à se faire du fric, beaucoup de fric sur le dos des deux clubs finalistes. C’est ainsi que jusqu’à la finale, un formidable marché de produits dérivés aux couleurs des deux clubs va se développer.
Maillots, casquettes, chapeaux, écharpes, etc… il y en aura par milliers sur des centaines d’étals. Tout se vendra jusqu’au dernier produit. Un extraordinaire pactole va en résulter et pas un centime ne tombera dans les caisses des deux clubs, ceux sans lesquels la fête n’aura pas lieu.
Ce n’est pas nouveau. C’est un phénomène qui se reproduit chaque année avec n’importe quel club. Si ces derniers voient leur passer sous le nez une source de financement comme ils n’en ont jamais rêvé, c’est parce qu’ils ne font rien pour protéger leurs intérêts. Le sigle et les couleurs d’un club devraient être une marque déposée protégée par la loi algérienne, mais on n’y pense pas.
Ne soyons pas alors étonnés de voir tous les débrouillards prendre la place de ces clubs, se servir de leurs sigle et couleurs pour faire fructifier leur marché. Tant que les clubs dormiront, ils leur laisseront la place libre. Le professionnalisme, c’est un état d’esprit, mais il a encore du mal à s’incruster dans notre pays.
A. A.