Le taux de réussite au baccalauréat, millésime juin 2013, est de 44,78%. Pris dans l’absolu, ce taux traduit un net recul par rapport au 72,8% de l’année dernière. Mais, paradoxalement, ce recul est quelque chose de positif.
Il doit être appréhendé sous l’angle de ce qu’il exprime en creux, c’est-à-dire la vérité du niveau réel des élèves. En effet, les enseignants et autres experts en matière d’éducation sont unanimes à dire que ce taux de réussite est plus conforme à la norme pédagogique.
Et, du coup, on est loin des chiffres pharaoniques en vigueur à l’époque de Benbouzid où le pourcentage de reçus était fixé d’avance, avec une progression annuelle artificielle qui ne correspondait nullement à une amélioration effective des performances des élèves.
Ce n’étaient que des chiffres ascendants d’année en année destinés exclusivement à provoquer, dans l’opinion, l’illusion quant à la réussite de la réforme qui, mesurée à l’aune des standards d’évaluation pédagogiques et techniques, s’avère être un fiasco monumental dont on n’aura pas fini de sitôt d’en faire les frais.
Fini donc le bac gracieusement donné depuis des années pour des considérations politiques et démagogiques ? C’est, en tout cas, le message phare qu’il convient de lire à travers ce taux de 44,78%. Et c’est incontestablement un bon point à mettre au crédit du nouveau ministre de l’Éducation, Baba Ahmed, qui a bien du pain sur la planche.
Tout comme il convient de souligner la fermeté avec laquelle les responsables du ministère de l’Éducation ont réagi par rapport au scandale de la triche. Les sanctions prises contre les candidats tricheurs rétablissent l’autorité scolaire dans sa puissance, sapée par des années de laxisme et de concessions aux élèves au nom de la paix sociale.
Ces sanctions vont certainement redonner aussi du crédit à cet examen mythique qu’est le bac (avec majuscule). Cela étant, les candidats dont la culpabilité n’est pas avérée dans cette scabreuse histoire de fraude doivent voir leur recours aboutir. C’est leur droit le plus absolu. Car, en définitive, il ne s’agit pas de réparer un tort par une injustice.