Elle récidive. Aïcha kadhafi, exilée en Algérie depuis le 29 août 2011, appelle à venger la mort de son père, le colonel Kadhafi, tué le 20 octobre dernier à Syrte. Dans un message audio diffusé par la chaîne syrienne Al Raï à l’occasion du quarantième anniversaire de la mort de l’ex-guide, Aïcha exhorte les Libyens à se rebeller contre le nouveau gouvernement de Tripoli. La fille du tyran qui estime que celui-ci est « toujours vivant » qualifie le colonel Kadhafi de « martyr ».
« Ô moudjahidin et Moudjahidate (combattants du Jihad), n’oubliez pas la recommandation de votre père qui dit vous demandé de poursuivre la résistance, même si vous n’entendez pas sa voix », harangue au téléphone Aïcha Kadhafi depuis son refuge quelque part en Algérie.
Cette sortie médiatique de la fille de l’ex- colonel constitue une sorte de casus-bellis aux autorités algériennes.
Au mois de septembre dernier, Aïcha Kadhafi a été sommée de se taire sous peine de se faire expulser après sa déclaration faite à la même chaine.
Aïcha, sa mère Safia ainsi que ces deux frères Mohamed et Hannibal, exilés en Algérie, doivent « impérativement s’abstenir de toute déclaration ou toute autre activité politique, partisane ou médiatique sous peine de se voir reconduire vers une autre destination », indiquait le 27 septembre le porte-parole du ministère algérien des Affaires étrangères dans une déclaration à DNA.
Cinq jours plus tôt, vendredi 23 septembre, l’avocate du guide déchu a accordé une déclaration de 4 minutes à Arraï dans laquelle elle appelait les Libyens à la « lutte armée » et fustigeait les responsables du CNT (Conseil national de transition) en les accusant de « traitres ».
Aïcha Kadhafi affirmait que son père n’envisageait qu’une seule issue à la guerre, la victoire.
Le chef de la diplomatie Mourad Medleci avait jugé « inacceptable » la déclaration de Aïcha avant d’entreprendre une démarche auprès du Conseil de sécurité de l’ONU « pour l’informer officiellement de la déclaration de Mme Aïcha Khadafi ».
Depuis leur accueil en Algérie pour des « raisons humanitaires », les Kadhafi n’ont de cesse de constituer un casse-tête politique et diplomatique.
Interrogé sur l’endroit où se trouvent les Khadafi, le ministre des Affaires étrangères a refusé de divulguer leurs lieux de refuge. Toutefois, il a précisé que leur présence en Algérie est temporaire.
« Ils sont les hôtes de l’Algérie, pour un temps, a-t-il expliqué à Paris-Match. J’espère que nous aurons la possibilité de transcender la question de la famille Kadhafi, qui est aujourd’hui l’arbre qui cache la forêt…»
Quel sort pour Aïcha maintenant qu’elle a outrepassé les recommandations des autorités algériennes ?