La filière est convoitée par les investisseurs: ça roule pour le pneumatique !

La filière est convoitée par les investisseurs: ça roule pour le pneumatique !

Parallèlement à une industrie mécanique naissante en Algérie, certains investisseurs veulent profiter d’un marché vierge pour se lancer dans l’amont de l’automobile en fabricant l’un de ses composants clés, les pneus.

Cette opportunité vient d’être saisie par le groupe Iris, connu dans le domaine de l’électronique et de l’électroménager destinés au grand public qui a annoncé l’ouverture d’une usine spécialisée dans la fabrication de pneus.

Selon le site Tyrepress (Pneu presse), cette première usine de pneumatiques, ouverte en Algérie depuis la fermeture de l’usine d’Alger du français Michelin en 2013, sera installée à Sétif.

Pour ce qui est de la fourniture des systèmes de manutention automatisée, la publication révèle que le groupe finlandais Cimcorp, spécialiste des solutions robotique innovantes, prendra en charge cette partie pour le compte de la filiale d’Iris, Saterex.

Cette nouvelle structure qui sera la plus grande usine de fabrication de pneus en Afrique sera opérationnelle au printemps 2018 et produira un million de pneus dès la première année, suivie de deux millions d’unités la seconde année.

«Le marché algérien consomme plus de 7 millions de pneus par an et les produits actuellement importés sont généralement de mauvaise qualité. Cela représente une opportunité fantastique», a indiqué Yacine Guidoum, directeur général de Saterex, selon des propos rapportés par Tyrepress.

«En plus de produire des pneus de marque locale pour répondre à la demande algérienne, nous exporterons environ un tiers de notre production vers les marchés européens et africains», a-t-il précisé.

Avant Iris, la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach, avait affiché sa volonté d’accompagner l’industrie automobile en investissant pour produire 5 millions de tonnes de pneumatiques par an.

Concurrence maghrébine

Pour la concrétisation de ce projet, le vice-président de l’activité Aval, Akli Remini, avait précisé décembre dernier à Oran que son groupe est en cours de discussion avec des partenaires étrangers en prévision de son lancement prochainement, sans avancer davantage de décisions.

Pays producteur de gaz et de pétrole, l’Algérie exporte ses hydrocarbures à l’état brut et les importe raffinés, sous forme de carburants et de produits pétrochimiques divers.

Pour renverser la vapeur, Remini avait noté que Sonatrach table sur la diversification de ses investissements dans le but de réaliser la valeur ajoutée.

Dans ce sens, Sonatrach compte, grâce à la réhabilitation et la construction de nouvelles raffineries, d’accroître la production des produits pétroliers, actuellement de l’ordre de 30 millions de tonnes par an, pour ensuite entamer l’exportation en partie de ces produits d’ici 2022, alors que les besoins nationaux seront satisfaits totalement à l’horizon de 2040, notamment avec le passage à un niveau de production de l’ordre de 50 millions de tonnes annuellement.

En attendant la mise en service de tous ces projets, lesquels dans le futur vont déboucher sur des opérations d’exportation, notamment vers l’Afrique, les Chinois de CAMC Engineering et les Saoudiens de Tijan Petroleum vont investir 250 millions de dollars dans une usine de fabrication de pneumatiques pour voitures à Kenitra, au Maroc.

L’usine, qui sera opérationnelle au dernier trimestre 2019, aura une capacité de 3 millions de pneus, sachant que la capacité d’absorption du marché marocain selon des sources de l’Association marocaine pour l’industrie et le commerce automobile (AMICA), citée par des médias locaux, «s’élève à un peu moins d’un million de pneus». L’excédent de production sera destiné à l’exportation et viendra forcément concurrencer le produit algérien.