Le ministère de l’Agriculture se montre rassurant quant à la gestion de l’épidémie de la fièvre aphteuse. « La situation n’est pas catastrophique » ont indiqué, en effet, les responsables du ministère de l’Agriculture et du Développement rural.
Fodil Ferroukhi, secrétaire général de ce département ministériel, et amal Boughanem, directeur des services vétérinaires, qui ont animé hier une conférence de presse au siège du ministère,ont néanmoins annoncé que 18 wilayas du pays sont touchées par cette épidémie qui est apparue vers la fin du mois de juillet.
En effet le premier foyer de cette maladie a été signalé le 25 juillet dans la daira de Bir-El-Arch, wilaya de Sétif et ce, suite à l’introduction frauduleuse de bovins d’engraissement de Tunisie effectuée par les maquignons. Depuis, et malgré le dispositif d’urgence mis en place par les autorités, la maladie s’est propagée dans pas moins de 18 wilayas du pays. Mais cinq wilayas, sont les plus touchées.
Il s’agit de Sétif bien sûr, de Bordj-Bou- Arréridj, de Tizi-Ouzou, de Béjaïa et de Bouira. En tout la maladie a été localisée dans 112 foyers et pour l’heure les autorités ont, selon les déclarations des conférenciers, abattu 964 têtes de bovins touchés par la maladie. Pour étayer la thèse selon laquelle la situation n’est pas si catastrophique que cela, les responsables du ministère ont fait la comparaison avec la précédente grande épidémie de 1999. Cette année là, ont indiqué les conférenciers, 44 wilayas ont été touchées.

Les wilayas du Sud ont été épargnées. En 1999, plus de 9.000 têtes ont été abattues alors qu’aujourd’hui le chiffre ne dépasse pas le millier. Cela dit, la campagne de vaccination bat toujours son plein en vue d’endiguer l’épidémie. Depuis la fin du mois d’avril la vaccination préventive a touché presque 900.000 têtes de bovins. Cette campagne de vaccination est intervenue après celle clôturée au mois de mars et qui a permis la vaccination de 850.000 têtes.
En tout donc 1,6 million de têtes ont été vaccinés sur un total de 2 millions. « Cette semaine une vaste campagne de vaccination sera lancée » a indiqué Kamal Boughanem qui a révélé que les bêtes touchées n’ont pas été vaccinées et la faute incombe aux éleveurs. Les responsables du ministère ont lancé un appel pressant aux éleveurs afin de se conformer aux mesures d’urgence du dispositif mis en place pour éviter la propagation de la maladie.
Tous les éleveurs sont ainsi tenus de ne pas déplacer les animaux sauf vers l’abattoir le plus proche, de ne pas introduire de nouveaux animaux dans leurs exploitations, d’appliquer systématiquement de la chaux vive au niveau des entrées des exploitations, d’interdire l’accès des personnes étrangères aux exploitations et de faciliter les visites de contrôle des médecins vétérinaires .
« La réussite de ce dispositif dépend de l’adhésion des éleveurs » note le secrétaire général du ministère ajoutant que « la fermeture des marchés à bestiaux est indispensable. Elle est préventive et temporaire même si les éleveurs nourrissent des craintes ».
Par ailleurs les responsables du ministère ont annoncé que l’éleveur sera indemnisé à hauteur de 80 % du prix réel de l’animal s’il s’agit d’une vache laitière. Pour les bovins d’engraissement il a été décidé d’une indemnisation pour les animaux abattus sachant que les carcasses sontorientées vers la consommation puisque la viande est comestible.
Kamal Hamed