La feuille de route du gouvernement pour la Prise en charge des cancéreux : Phase d’exécution

La feuille de route du gouvernement pour la Prise en charge des cancéreux : Phase d’exécution

Le Conseil interministériel élargi (CIM) prend en main la question du cancer qui constitue l’une des principales sources d’inquiétude du monde sanitaire et médical.

La prise en charge des cancéreux une préoccupation du Gouvernement

Le Conseil interministériel élargi (CIM) prend en main la question du cancer qui constitue l’une des principales sources d’inquiétude du monde sanitaire et médical. Une feuille de route est déjà tracée pour une amélioration significative et rapide des conditions de prise en charge des malades.

Cette prise en charge a été la semaine dernière au centre des préoccupations du Conseil interministériel (CIM) qui s’est réuni sous la présidence du Premier ministre, M. Abdelmalek Sellal, en présence de quatre ministres, ceux de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, du Travail et de la Sécurité sociale, des Finances et de la Solidarité nationale, ainsi que  tous les acteurs de la santé les plus concernés en matière d’oncologie, de radiothérapie et de chimiothérapie. Au cours de cette importante réunion, la première du genre, il a été procédé à la mise en place du comité intersectoriel de suivi qui doit accompagner pas à pas toutes les activités et les objectifs à atteindre en matière de prise en charge de ce problème devenu épineux. Le Premier ministre s’est montré très attentif aux différentes interventions des spécialistes en la matière. Il a invité les responsables du secteur et les spécialistes à exposer tous les problèmes liés à ce thème afin de fixer des objectifs à atteindre dans les meilleurs délais possibles.

L’Algérie enregistre, selon l’Organisation mondiale de la santé, près de 40 000 nouveaux cas de cancer chaque année, soit 20 800 chez les femmes et 18 600 chez les hommes. Ce chiffre devrait atteindre 45 000 nouveaux cas en 2015. Durant ces dernières années, la prévalence du cancer en Algérie est passée de 80 cas pour 100 000 habitants en 1993 à 120 actuellement.

Parmi les types de cancer les plus répandus chez les hommes, on note le cancer des poumons (il n’est pas surprenant de savoir que 12,7% de l’ensemble des cancéreux recensés souffrent d’un cancer des poumons et dont la cause principale demeure le tabac). On compte aussi le cancer de la vessie, de l’appareil digestif, du côlon, du rectum et de la prostate,  qui  représentent 52,5% du taux de prévalence de cette maladie chez les hommes.

Les femmes sont plus sujettes aux cancers du sein, avec plus de 9 000 cas annuels. Une pathologie qui cause le décès de 3 500 femmes par an. Le cancer des ovaires est aussi répandu, de même que celui du col de l’utérus, du côlon et du rectum, avec un taux d’atteinte global de 68%.

Les cancers du col de l’utérus et de la prostate demeurent les plus répandus en Algérie, avec un taux de prévalence de 50%, pour une moyenne d’âge de 59 ans chez l’homme et de 51 ans chez la femme.

Les cancers de l’enfant représentent de 1 000 à 1 500 cas sur la totalité des cancers recensés.

Le taux d’incidence du cancer en Algérie est de 77,6 sur 100 000 habitants pour les femmes et de 73,8 sur la même population chez les hommes.

Devant ce nombre croissant de personnes atteintes de cancer, les services de prise en charge s’avèrent incapables de répondre à la demande. Manque de moyens, de médicaments, de personnels et règne de la bureaucratie, autant de contraintes qui laissent les malades face à leurs tumeurs. Les associations de protection des cancéreux sont montées plusieurs fois au créneau pour dénoncer cette gestion catastrophique et exiger des mesures urgentes pour la prise en charge de cette catégorie de malades. A en croire les chiffres avancés par ces défenseurs des droits des cancéreux, «sur les 28 000 cas de malades, 8 000 seulement ont accès à la radiothérapie, après une attente souvent interminable».

Face à cette situation dramatique le Conseil interministériel élargi (CIM) prend en main la question du cancer qui ronge la société. Une feuille de route est déjà tracée pour une amélioration significative et rapide des conditions de prise en charge des malades atteints de cette pathologie.

Sarah Sofi


125,5 nouveaux cas

pour 100.000 habitants

wLe cancer est devenu un enjeu majeur de santé publique à l’échelle mondiale, tant dans les pays développés qu’en voie de développement. C’est l’une des principales causes de mortalité. Selon l’OMS l’année 2008 comptait 7,5 millions de décès imputables à cette maladie, soit 13% des décès enregistrés dans le monde.

Pour l’année 2011, plus de 25 millions de personnes vivent avec le cancer dont 12 millions de nouveaux cas chaque année. On compte actuellement près de 70% de nouveaux cas qui se produisent dans les pays en voie de développement.

En Algérie, on compte 46.435 nouveaux cas diagnostiqués ou traités. Ce chiffre qui était de 29.089  en 2002, selon l’enquête nationale de 2004, est passé à  39.764 nouveaux cas en 2009 dont 20.906 chez les  femmes, soit un taux de 53%,  et 18.858 chez les hommes, soit un taux de 47%.

En 2010 ce nombre grimpe à 44.433 dont 23.727 chez les femmes et 20.706 chez les hommes. L’incidence pour cette année est de 125,5 nouveaux cas pour 100.000  habitants, soit 119 nouveaux cas pour 100.000 chez l’élément masculin contre 132 nouveaux cas pour 100.000 chez l’élément féminin, soit une augmentation de 62,5% en dix ans.

S’agissant des cinq cancers les plus fréquents en 2012, les statistiques du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière placent le cancer du sein en première position avec un taux de 54,2%, suivi du cancer du côlo-rectum avec 12,35% chez l’homme et 11,9 chez la femme. Viendra en troisième position le cancer des poumons chez l’homme notamment avec 16,5%, celui du col utérin avec 11,6% et de la prostate avec 10,3%.

Pour ce qui est des quatre premiers cancers les plus fréquents chez l’homme, on notera celui des poumons en tête de liste avec 2 887 cas en 2010, suivi du cancer du côlo-rectum avec 2 162 cas pour la même année, de la vessie avec 1 850 cas, de la prostate avec 1 803 cas.

Chez la femme, le cancer du sein se place en première position avec 9 485 cas en 2010, soit plus des trois suivants réunis, à savoir le côlo-rectum avec 2 083 cas, la thyroïde 1 900 cas, et le col utérin 1 100.

Quant à l’âge moyen de survenue des cancers, il est de 59 ans chez les hommes et 51 ans chez les femmes.

S. S.


Le nombre de médicaments anti-cancéreux

est passé de 28 en 2000 à 56 en 2012

wLe nombre de médicaments anticancéreux enregistrés cette année comprend 56 dénominations communes internationales (DCI) réparties en quatre groupes de traitement dont 63% reviennent à la chimiothérapie cytotoxique, 20% à la thérapie ciblée et 13% au traitement associé.

L’évolution du nombre de DCI est passée de 28 seulement en 2000 à 56 en 2012 pour 215 spécialités pharmaceutiques. Selon le Pr Nebchi, le coût d’acquisition des médicaments anti-cancéreux par la PCH, durant les 10 premier mois de l’année en cours, est de plus de 14,186 milliards de dinars. Par contre les besoins budgétaires de la PCH pour ce même type de médicament est de 7,64 milliards de dinars, précise-t-il.

M, Nebchi affirme dans ce cadre que les 11 nouvelles thérapies ciblée, enregistrées entre 2005 et 2009, entraînent une amélioration du service médical rendu, majeure ou importante. L’utilisation de ces nouvelles molécules connaît une croissance rapide à l’origine de besoins budgétaires élevés et croissants. Par ailleurs l’élargissement des indications de la chimiothérapie dont ces molécules, a contribué à améliorer la survie et le taux de guérison dans de nombreuses pathologies cancéreuses parmi les plus fréquentes, tel le cancer du sein. Nebchi précise dans ce même ordre d’idées que la prise en charge des cancéreux nécessite une enveloppe budgétaire plus conséquente pour répondre qualitativement et quantitativement à cette croissance des besoins en termes de thérapies ciblées dans le respect des référentiels de bon usage.

S. S.


Sur les 15 centres, aucune structure n’a été réceptionnée, faute d’équipement ou pour travaux inachevés

w La multiplication des Centres anti-cancer en cours de réalisation, offre aux malades une prise en charge intégrée en matière de services d’hospitalisation, d’imagerie médicale et de laboratoire d’analyses, ainsi que de traitement spécifique tels que la curiethérapie, l’oncologie médicale et la radiothérapie. Ces structures ont été planifiées et implantées en tenant compte des structures actuelles, du découpage régional proposé par l’aménagement du territoire et qui prend en considération les régions du Sud et des Hauts Plateaux, de la densité de la population et de l’accessibilité. Actuellement, on compte seize structures en cours de réalisation, une extension au CHU Constantine et un institut implanté à Oran, trois centres sont en voie d’équipement. Il s’agit des CAC de Sétif, de Batna et d’Annaba qui sont en voie d’achèvement. Six autres CAC sont en cours de réalisation dont celui de Tlemcen et de Sidi Bel-Abbès qui sont les plus avancés. Pour la région du Sud, on compte quatre CAC en voie de lancement à Adrar, Laghouat, Béchar et El-Oued et pour lesquels la procédure de gré à gré avec COSIDER a été accordée. Les  wilayas de Tizi-Ouzou, Tiaret, Béjaïa et Médéa comptent pour leur part un centre chacune. Celadit, sur les 15 structures inscrites dans le quinquennal 2005-2009, aucune n’est réceptionnée, faute d’équipement ou de travaux non achevés ou non lancés.

Selon le Pr Zerrouki, la capacité en matière de lits hospitaliers de ces centres est de 150. Le CAC de Batna dépassera ce nombre avec une extension de 240 lits. Pour ce qui est de la radiothérapie, 3 bunkers sont prévus, ce qui implique, selon notre spécialiste, l’acquisition de trois appareils par centre, donc un total de 48 accélérateurs linéaires.

Sur le plan de l’utilisation de ce genre d’appareils, les recommandations internationales préconisent un accélérateur linéaire pour 400 nouveaux patients, ce qui implique, selon les spécialistes en la matière, 75 appareils pour 30.000 nouveaux cas enregistrés annuellement en Algérie.

S. S.


M. Bouchenak Khelladi, Président du Conseil intersectoriel de Suivi, à propos du traitement anti-cancer :

“L’Algérie a dépassé le chiffre de 350 produits obligatoires pour les pays en développement. On compte actuellement entre 600 et 800 produits essentiels”

l “Le Premier ministre a fixé des délais de trois à quatre mois afin que les anti-cancéreux puissent être au niveau des officines et à la disposition du malade”. l “Les besoins en matière de radiothérapie sont de 78 accélérateurs linéaires”.

M. Bouchenak, parmi les mesures prises au cours de cette rencontre, l’installation d’un comité intersectoriel de suivi du dossier des cancéreux. En tant que président de ce comité, peut-on connaître le rôle exact de cette instance ?

«Le  comité intersectoriel de suivi nouvellement installé par un arrêté ministériel et présidé par le SG du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, est composé d’un représentant du Premier ministère et de représentants de différents secteurs, à savoir les ministères de l’Intérieur et des Collectivités locales, les Finances, la Solidarité, de la Famille, du Travail et de la Sécurité sociale.

Ce comité aura pour mission le suivi d’une autre commission chargée de la création d’une centrale d’achat d’équipements pour le traitement du cancer, à l’instar de la Pharmacie centrale des hôpitaux (PCH) pour les médicaments. Cette centrale sera chargée de l’acquisition normalisée d’équipements lourds au profit des structures publiques de santé et d’assurer l’organisation d’une maintenance performante.

Ce comité se chargera aussi  du suivi des Centres anti-cancer (CAC) en matière de réalisation des différents services, d’équipements et l’acquisition et la mise en marche rapide de ces centres. La troisième mission se limite au suivi de l’approvisionnement et de la distribution du médicament anti-cancéreux, notamment en ce qui concerne la mesure prise par le CIM, celle de mettre les anti-cancéreux, à savoir les formes sèches, les antalgiques et les produits adjuvants qui vont avec les traitements en la matière, au niveau des officines. Je dois insister sur la décision courageuse du Premier ministre pour que le médicament anti-cancéreux qui se prend par voie orale soit à la portée du malade sur prescription hospitalière. Quand à la dispensation du médicament, elle se fait au niveau de l’officine et de la PCH également pour les produits forme sèche. Par contre, les autre formes injectables et sous forme de soluté doivent être dispensées uniquement par la PCH car elles doivent être administrées en milieu hospitalier pur».

En tant que premier responsable de ce comité, comment allez-vous procéder à cette mission qui doit répondre le plus rapidement possible aux besoins des cancéreux ?

«Le travail est déjà parti avec la mise en place des groupes de travail pour l’élaboration des  textes assurant la pérennité de cette action. Pour ce qui est des formes sèches, un groupe est en contact avec la PCH pour établir cette nomenclature et informer les importateurs et les fabricants de ces produits en les appelant à changer le plus rapidement possible leur décision d’enregistrement. Ce genre de médicament enregistré à usage hospitalier doit connaître un petit changement sur le plan enregistrement afin qu’il soit vendu au niveau des officines.

La liste est déjà faite. Une réunion aura lieu aujourd’hui entre les responsables du secteur de la Santé et celui du Travail et des Affaires sociales pour se mettre d’accord sur la nouvelle liste de nomenclature et le prix de remboursement du médicament.  Sur un autre plan, nous avons commencé à saisir les opérateurs pour leur soumettre le programme d’importation tout en leur facilitant l’opération d’approvisionnement. En tout état de cause, cette opération s’achève dans les dix jours qui viennent, car le Premier ministre a fixé des délais de trois à quatre mois afin que les anti-cancéreux puissent être au niveau des officines et à la disposition du malade».

Qu’en est-il de la disponibilité des anticancéreux en Algérie ? Va-t-on pouvoir avoir accès aux médicaments mis sur les marchés européens ?

«Tous les anti-cancéreux connus à travers le monde existent dans la nomenclature algérienne. Le Premier ministre a insisté avec force sur la nécessité de mettre à la disposition des officines, des hôpitaux et des établissements de santé de proximité… tous les produits essentiels préconisés par l’OMS. L’Algérie a dépassé le chiffre de 350 produits obligatoires pour les pays en voie de développement. On compte actuellement entre 600 et 800 produits essentiels, avec des formes et des modes de dispensation différentes. Afin d’éviter les ruptures de stocks, il a été décidé d’élaborer une nomenclature des médicaments essentiels, y compris les médicaments anti-cancéreux, qui doivent être disponibles de manière permanente au niveau de l’ensemble des structures hospitalières publiques».

A combien estime-t-on l’enveloppe budgétaire consacrée à l’importation du médicament ?

« L’enveloppe octroyée au titre de l’année 2012 à la PCH pour l’achat pour compte du ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, des médicaments essentiels et leur distribution au niveau des établissements de santé selon les besoins exprimés est de 27 milliards de dinars. Pour l’année 2013, le secteur bénéficie d’une enveloppe globale de 70 milliards de dinars dont 35 milliards de dinars reviennent à la PCH. C’est une augmentation de 30% sur le chapitre consacré aux produits pharmaceutiques.

L’initiative est laissée au ministre de la Santé pour demander des enveloppes supplémentaires, si un manque est constaté au niveau des produits anti-cancéreux. C’est très important, le Premier ministre a donné pleins pouvoirs au ministre de la Santé pour formuler ses besoins, régler les problèmes posés et remédier à toute situation, en soulignant que rien ne sera refusé dans ce domaine. Sur un autre plan, le ministère de tutelle tient à ce que l’achat du médicament soit planifié, car il n’est plus question d’acheter pour acheter ce genre de produit. Un état, cancer par cancer, a été fait pour prendre en charge cette maladie, notamment les cancers les plus fréquents afin de les traiter… Il y a lieu d’agir pour dépasser le nombre de survie à plus de cinq ans. Ceci se répercute sur la durée de vie et sur la guérison du malade».

Où on est-on de l’opération de fabrication locale du médicament ?

«Le Premier ministre nous a instruits de prendre toutes les mesures nécessaires d’encouragement et d’accompagnement des fabricants actuels et des futurs fabricants. Il y a lieu d’inciter les gens qui ont les moyens financiers de le faire pour produire les médicaments essentiels dans les créneaux qui ne sont pas déjà pris, tels que les solutés massifs. Le Gouvernement encourage non seulement la fabrication des produits nationaux mais aussi leur commercialisation en arrêtant l’importation du produit fabriqué».

Le traitement par radiothérapie fait défaut en Algérie. Vu le manque flagrant qui existe au niveau des appareils de radiothérapie, cette thérapie ne peut prendre en charge tous les cancéreux. Quelles solutions engagez-vous dans ce domaine?

«Les difficultés en matière de radiothérapie ont été soulignées avec force au cours de la réunion du CMI. Tout le monde sait qu’on ne peut en aucun cas prendre en charge l’ensemble des malades qui nécessitent une radiothérapie. Le Premier ministre a eu le courage et l’intelligence de prendre une décision importante dans ce cadre. Il s’agit de la mise en place d’une centrale d’achat de matériel lourd. C’est une EPIC qui se chargera de l’achat du matériel médical lourd et de sa maintenance.  Je dois préciser que nos appareils de radiothérapie sont surutilisés, ils font entre 800 et       1 000 malades par an avec des équipes de trois fois huit, alors que l’utilisation annuelle d’un appareil de ce genre ne doit pas dépasser les 400 malades/an. C’est pour cette raison que nos  appareils dont le nombre demeure insuffisant (sept appareils accélérateurs linéaires de radiothérapie au niveau des six centres anti-cancer dont un est à l’arrêt) tombent souvent en panne…  Avec la mise en place d’une centrale d’achat qui fait partie des principales résolutions et décisions prises lors du CIM, il y aura une  amélioration significative et rapide des conditions de prise en charge du malade et un suivi permanent des équipements médicaux dédiés à la radiothérapie qui bénéficient d’une maintenance appropriée et adaptée».

A-t-on prévu un échéancier pour la mise en place réelle de cette centrale d’achat ?

«Le groupe de travail a déjà pris en charge la question avec la mise en place d’un décret qui sera promulgué incessamment afin que la centrale d’achat et de maintenance soit mise en place le plus rapidement possible. Cette centrale identifiera les besoins en matière d’équipement et de structures hospitalières et de proximité programmés dans le dernier plan quinquennal et le précédent également, car il y a des restes à réaliser. Elle procédera par la suite à l’achat groupé pour l’ensemble des hôpitaux. Il s’agit d’imagerie médicale à savoir IRM, scanner, plateaux techniques…

Mais on commencera par l’inscription des accélérateurs linéaires dont l’achat se fait sur commande. Nous sommes en pleine négociation avec les deux fournisseurs existant dans le monde, à savoir l’américain Varian et le suédois Elekta pour conclure des conventions de partenariat pour l’achat, l’accompagnement et la garantie du fonctionnement régulier des appareils. Le fournisseur doit même être associé à la gestion des centres de radiothérapie et à la formation du personnel pour la maintenance des appareils médicaux.

Il a été décidé, lors du CIM, d’étudier toutes les formules favorisant la mise en place d’un partenariat avec le fournisseur retenu afin d’assurer une maintenance de haut niveau et de veiller au fonctionnement permanent des équipements, dont un certain nombre devra être livré durant le premier semestre 2013 Il est important d’insister sur toutes les facilitations accordées par le Gouvernement pour l’acquisition de pièces de recharge. Il y aura un couloir vert au niveau de la douane pour qu’on puisse obtenir très rapidement ces pièces afin qu’il n’y ait pas de rupture de soins.   Je dois préciser dans ce cadre que le Premier ministre a insisté sur la nécessité d’acheter le mieux-disant c’est-à-dire la meilleure qualité au meilleur prix, mais c’est d’abord la qualité qui prime».

Peut-on connaître les besoins réels en matière d’équipements de radiothérapie ?

«Le ministre de la Santé estime  les besoins concernant les équipements de radiothérapie accélérateurs linéaires à 78 appareils. Avec la mise en service des CAC de Batna, de Sétif et d’Annaba, et l’extension du service de Constantine avec ses trois accélérateurs qui sont déjà sur place, l’offre actuelle doublera en la matière. Nous avons 7 accélérateurs à l’échelle nationale, dont 1 en panne. On va en avoir le double, à savoir 12 accélérateurs».

Sur le plan infrastructurel, ne pensez-vous pas que le nombre de centres anti-cancer, limité à sept seulement, demeure insuffisant par rapport à la demande sans cesse croissante ?

«Cette question ne se posera plus avec l’équipement et l’ouverture des centres de Sétif et de Batna, ainsi que du service de radiothérapie du CHU de Constantine avant la fin du premier semestre 2013. Les capacités nouvelles qui seront offertes permettront de doubler l’offre actuelle en matière de radiothérapie.

Le Premier ministre a donné des instructions fermes afin que toutes les contraintes liées aux procédures réglementaires et ayant retardé la réalisation et l’équipement des projets de centres anti-cancer (CAC) soient levées et ce, dans le respect des dispositions réglementaires en vigueur, à l’effet d’accélérer la réalisation des CAC, ainsi que l’acquisition de leurs équipements. A la fin 2014, nous aurons 15 nouveaux centres anti-cancer qui allégeront sans nul doute les services actuels.

On compte parmi eux les centres de Tlemcen, de Sidi-Bel-Abbès, de Tizi-Ouzou, dont la réalisation est très avancée, et ceux de la région du Sud, à savoir Laghouat, Béchar, El-Oued et Adrar pris en charge par COSIDER, qui a une expérience importante dans le domaine de la réalisation».

Qu’en est-il de l’assistance médicale à domicile ?

Le CIM a abordé cette question avec la mise en place des équipes de soins à domicile qui se fait en partenariat avec les secteurs de la Solidarité nationale et de la Sécurité sociale.

L’hospitalisation, lorsqu’elle est nécessaire, se fait dans les unités d’oncologie ou de radiothérapie, mais l’assistance à domicile comporte des soins d’accompagnement en cours de traitement dispensé et les accompagnements psychologiques, contre la douleur, en fin de vie…

Il y a tout un travail qui se prépare pour la formation des équipes spéciales qui se déplacent pour aider le malade à se ressourcer et à se prendre en charge.

Cela dit, l’assistance médicale à domicile, les traitements ambulatoires et les séjours en établissements de soins en Algérie doivent se développer, afin d’améliorer les conditions de vies des patients appareillés, quel que soit leur âge, leur maladie ou leur handicap.

Propos recueillis par

Sarah Sofi