Tous les regards seront orientés vers la Guinée équatoriale à partir de samedi. Ce petit pays d’Afrique centrale a relevé le défi, après que le Maroc eut fait preuve d’une défection coupable à la CAF, en se retirant de l’organisation de la 30e édition de la Coupe d’Afrique des nations. Les premiers indices font état de la difficulté que rencontrera ce pays pour accueillir cet événement. Faut-il pour autant le blâmer ?
Une fois sur place, on constate, certes, que plusieurs chantiers ont été lancés depuis la décision de confier l’organisation de ce tournoi ? la Guinée équatoriale, au lieu et place du Maroc, qui s’était désisté.
Mais toujours est-il que ces chantiers, dont certains ont même été achevés, restent insuffisants par rapport à un tournoi d’un telle envergure. C’est, faut-il le dire, le résultat d’une décision prise par l’instance continentale de maintenir le tournoi à sa date initiale quelles que soient les circonstances. Pour arriver à Mongomo, lieu ou les Verts joueront leurs deux premiers matchs face à l’Afrique du Sud et au Ghana, il faut faire un long périple.
De Malabo à Bata par avion, avant de prendre la route, pendant trois heures, pour arriver audit lieu. Entre ces différentes escales, il faudrait passer plusieurs heures d’attentes, sans pour autant qu’il y ait ces commodités nécessaires, autrement dit, le minimum vital.
Dans les deux aéroports, pourtant international, tout est fermé, et rien ne montre qu’un tournoi comme la 30e édition de la CAN va être abrité par ce pays. Déjà qu’il y avait un problème d’Internet pour que les représentants des médias puissent envoyer les premiers articles, le change monétaire, vers le franc CFA (monnaie utilisée par les pays de l’Afrique centrale) se faisait rare. Ceci, même s’il y avait certains individus qui voulaient en profiter, en essayant de placer la barre trés haut. A Bata, Il est vrai que plusieurs pancartes et affiches ont été placées pour annoncer et féter l’évenement, mais cela ne peut aucunement cacher toutes ces insuffisances, qu’on rencontre dans différents secteurs.
Le contingent de journalistes algériens, arrivés mercredi tôt dans la matinée, a éprouvé toutes les peines pour accomplir les procédures à la pelle, notamment au niveau de l’aéroport de Malabo.
Fort heureusement pour eux, qu’il y avait un jeune équato-guinéen, répondant au nom de Christiano qui a aidé le
groupe à trouver ses repères et à quitter les lieux plus tôt que prévu.
C’est dire, donc, que cette CAN s’annonce des plus ardues en matière d’organisation, puisque même les 15 sélections nationales devant prendre part à ce tournoi, en compagnie du pays hôte, souffriront le martyre, surtout que le comité d’organisation a tout laissé à la charge de la CAF, qui, pour sa part, est complètement dépassée.
C’est dire, qu’il s’agit là des prémices d’une compétition des plus ardues en matière d’organisation, et Issa Hayatou avait déjà prévu cela, dans une de ses anciennes déclarations.
Mohamed Benhamla
L’attente
5 heures pour récupérer l’accréditation
Le centre des médias de la CAF avait envoyé un message aux journalistes accrédités concernant les deux lieux de récupérations de leurs accréditation, soit à Malabo et à Bata. Une fois arrivés à Bata, dans le centre annoncé par la CAF, les journalistes ont dû attendre plus de cinq heures avant de récupérer leurs badges, pour une raison qui ne tient pas la route. Le responsable présent dans ledit bureau a affirmé que les badges se trouvaient à Malabo, et qu’il faudrait attendre. Cela a provoqué l’ire des journalistes, qui, au bout du compte, ont du attendre toute cette période, n’ayant pas d’autre choix.
M. B.
Les revenus
Tout le monde en profite !
Organiser une compétition comme la phase-finale de la CAN, est un événement qui ne se produit pas souvent. Et c’est donc pour cette raison que la population équato-guinéenne a voulu en profiter jusqu’au bout. Cela en doublant, parfois triplant, le coût des différents services, notamment le transport, les produits alimentaires ou encore la location des logements. A titre d’exemple, un déplacement de l’aéroport de Bata vers le centre de presse, qui, d’habitude était à 500 francs CFA, a été effectué, durant ces dernières heures avant le coup d’envoi de la compétition, à 1 500 Francs CFA. Pour ce qui est des produits alimentaires, la petite bouteille d’eau minérale se vendait à 500 FCFA alors que les boissons gazeuses étaient à 800 FCFA. Pour un appel téléphonique, le prix de l’unité est de 200 FCFA. Cela dit, la vie, déjà chère dans ce pays, devient difficile, et cela s’est répercuté sur sa réputation et même celle de la CAF, dont son choix de la Guinée équatoriale, laisse encore couler encre et salive. Ce qu’il faut dire, c’est que la pauvreté du peuple de Malabo, Bata et surtout Mongomo, a fait que les gens ne se réjouissent pas du fait que leur pays a été choisi pour organiser cet événement et soigner son image, mais c’est beaucoup plus pour profiter au maximum pour gonfler les prix, comme pour dire que «c’est l’occasion ou jamais».
M. B.
Le transport
Les taxis, ce n’est pas ça qui manque
La première chose qui tape à l’oeil une fois après avoir foulé le sol équato-guinéen, ce n’est certainement pas l’organisation de la CAN, mais plutôt cette présence massive des taxis. Il faut dire que ce n’est certainement pas ce qui manque. On les trouve dans tous les recoins, et prêts à prendre toutes les destinations, même les plus lointaines. Dans une petite discussion avec l’un d’eux, qui nous avait emmenés de l’aéroport de Bata vers le centre de presse (ou à ce qui y ressemble), cela ne date pas d’aujourd’hui, mais d’une trentaine d’années déjà. Et cela est dû, en grande partie, au fait que la délivrance des licences pour les taxieurs ne prend pas beaucoup de temps et que les réponses sont souvent favorables. Ce qui frappe aussi, c’est que tous les taxieurs, et sans exception aucune, ont des véhicules de marque Toyota. Frédéric, le taxieur, nous dira qu’il s’agit juste d’une «tradition».
M. B.
L’épidémie
Aucune trace du virus Ebola
Ebola, le virus qui ronge notamment le continent africain, est l’un des grands dangers que les organisateurs de cette CAN appréhendent. En témoignent toutes les mesures prises, les contrôles à passer et les fiches à remplir avant de fouler le sol équato-guinéen. Ce que nous avons constaté, c’est qu’un traitement spécial est réservé, toujours, aux personnes qui ont visité, récemment, les trois pays les plus touchés en Afrique, à savoir la Guinée, le Libéria et la Sierra-Leone. Selon une source médicale, aucun cas d’Ebola n’a été signalé pour le moment dans le pays. M. B.