La fête de jadis retrouvée à Annaba

La fête de jadis retrouvée à Annaba

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Les SMS et les textos pour souhaiter la bonne fête de l’Aïd El Fitr, bien que de plus en plus utilisés, il demeure néanmoins que le monde réel a eu le dernier mot.

C’est le cas pour Annaba, où, les familles gardent encore et toujours les liens solides avec les coutumes d’antan pour souhaiter un Aïd moubarek. C’est pour dire que le monde virtuel n’a en aucun cas, pu détrôner le monde réel pour la célébration de la fête de l’Aïd El Fitr. Ce dernier reflétant des images de piété, de fraternité et de recueillement. En effet, comme à l’accoutumée, Annaba a célébré l’Aïd El Fitr dans une ambiance de piété, de joie, de fraternité et de communion, conformément aux préceptes de l’islam. Une occasion pour que tout un chacun se réconcilie avec soi-même et avec autrui. Mais surtout de faire passer un message de paix et de solidarité socio-familial.

L’Aïd El Fitr et comme chaque année, se veut aussi une joie et une satisfaction d’avoir accompli le troisième pilier de l’islam. Les senteurs de cette fête religieuse ont débuté la veille à Annaba. Il régnait une effervescence particulière dans les artères commerciales de la ville, les boulangeries, particulièrement, avaient été littéralement «pillées» mais restaient ouvertes pour accueillir les plateaux de gâteaux que quelques citoyens s’évertuaient encore à porter en équilibre sur leur tête, de l’incontournable et basique «makroud». De leur côté, les salons de coiffure connaissaient leur pic d’affluence de l’année. Les magasins d’habillement quant à eux, étaient l’objet de pèlerinage d’une foule à la quête de la bonne occasion de dernière minute. Au premier jour de l’Aïd, ce sont des processions de croyants en gandoura immaculée qui gagnèrent les mosquées pour la prière de l’Aïd, où, resonnaient des versets du Saint Coran.

Lors de la prière de l’Aïd, les imams ont exhorté les fidèles à se pardonner et à oublier la haine, tout en relatant les significations de ce jour chez les musulmans. A la fin de la prière, les rues grouillaient de personnes qui se souhaitaient la bonne fête entre eux. Dans les rues, ruelles et quartiers c’est la joie des bambins, lesquels exhibaient avec fierté leurs habits neufs tout en comptant les sous (mabet El Aïd), amassés ici et là au gré des visites et des rencontres, se faisant du coup, un devoir de les dépenser en toute liberté. Dans beaucoup de familles annabies, c’est la chakhchoukha ou le couscous, deux plats traditionnels pour le repas du premier jour de l’Aïd El Fitr. L’après- midi était consacré aux visites familiales, aux proches et aux amis. Cette incontournable tradition par excellence de l’Aïd, qui résiste fortement aux SMS et aux textos, renseigne sur la connotation des préceptes de l’islam, sur le renforcement des liens familiaux, silat errahim en l’occurrence. Autre espace, autre tradition, le Cours de la Révolution s’est transformé, le temps de cette fête, en un vaste «parc land» où se sont regroupés les photographes qui y ont installé tous les jeux pour enfants.

A Annaba, les familles ne se départissent pas de leurs obligations conformément aux préceptes de la religion. Ils sont «accros» aux bonnes traditions qui singularisent la société. Une société qui tient jalousement à des habitudes, devenues au fil du temps, un rituel des habitants de Lalla Bouna durant les fêtes religieuses, visites des malades aux hôpitaux, pensionnaires des hospices et les enfants malades en l’occurrence. Des gestes qui apportent, le temps d’une journée, la chaleur sociale et familiale à ceux qui ne peuvent sortir pour passer les jours de fêtes en famille. Au deuxième jour de l’Aïd El Fitr, c’est la visite des cimetières.

De nombreuses familles se rendent au cimetière de Sidi Harb, Zaghouane et Bouguentas pour rendre visite à ceux qui ne sont plus là. Dans l’après-midi, c’est la grande évasion pour les familles. Les unes optent pour le parc d’attractions «Farouk Land», endroit privilégié où se rencontrent les familles accompagnées de leurs enfants qui s’adonnent à coeur joie aux jeux et autres attractions folles.

Les autres préfèrent la corniche pour profiter de la brise d’été en bord de mer.

Entre ceux-là, il y a ceux qui s’évadent en plein nature, optant pour des pique-niques en famille. Laissant derrière eux, une ville quasi déserte. Hormis les voitures qui filent et empruntent des voies miraculeusement sans embouteillages, les rideaux des commerces, eux sont baissés. Certes, il s’agit comme de tradition d’une fête familiale et, forcément, les commerçants aussi réservent cette journée à leurs familles. Certains d’entre eux qu’on promet à chaque fois, qu’ils resteront ouverts, sont fermés.

Les premiers à être pointés du doigt, ce sont les boulangers, qui n’arrivent pas à définir une permanence capable de donner une certaine vie commerciale à la ville. Néanmoins, même si les commerces sont restés fermés et même si les téléphones portables ont facilité certains contacts, il n’en demeure pas moins que la célébration de la fête de l’Aïd Esseghir, reste synonyme de piété et fraternité. Des valeurs entre autres, que ces moyens électroniques ne peuvent nous procurer. Encore moins cette atmosphère de fête, relevant de ce monde réel, ressenti durant cette fête de l’Aïd avec beaucoup d’allégresse.