Plus de 100 000 hectares de couverture végétale, et des milliers d’espèces de faune sauvage, des milliers d’arbres fruitiers, des centaines de ruches et des parties importantes relevant des parcs nationaux, sont menacés.
La Fédération nationale des travailleurs des forêts, de la nature et du développement rural, affiliée à l’UGTA, accuse les lobbies d’affairistes d’être derrière les violents incendies qui ont affecté plusieurs wilayas du pays. C’est ce qui ressort de la réunion extraordinaire tenue mercredi dernier et sanctionnée par un communiqué au vitriol. Aux yeux de ladite organisation syndicale, il s’agit de “mises en feu délibérées, simultanées, planifiées dans le temps et dans l’espace, à travers le choix des zones de départ du feu, pratiquement inaccessibles aux premières interventions”.
Non sans mettre en avant la vague de chaleur qui sévit et qui a amplifié ces sinistres dévastateurs, la fédération estime que “majoritairement, ces incendies de forêt sont l’œuvre de l’homme et des températures extrêmes” et avance un chiffre alarmant de 100 000 hectares (seuil provisoire) qui sont décimés, menaçant, du coup, la biodiversité et l’écosystème, mais aux conséquences gravissimes à moyen terme.
D’ailleurs, le secrétariat exécutif fédéral condamne énergiquement ces feux de forêt et dénonce fermement le recours à la destruction massive et irréfléchie du patrimoine forestier national. Les signataires précisent que les conséquences catastrophiques sur les plans écologique, environnemental, social et économique seraient ressenties sur des dizaines d’années. “Les grands déséquilibres qui affecteront le milieu naturel auront des conséquences d’une extrême gravité qui se caractériseront par la réduction des activités agricoles, les torrentialités, les inondations, les envasements de barrages et la détérioration des voies de communication, la désertification galopante, la paupérisation des communautés paysannes poussant inexorablement à des mouvements d’exode de masse vers les agglomérations urbaines”, lit-on dans la même déclaration.
Ainsi, lors de cette réunion, il a été décidé “l’organisation d’une journée de protestation nationale suivie du lancement d’un mot d’ordre pour une grève générale en guise de protestation et de dénonciation de cette politique de la terre brûlée”. Aussi, et pour faire valoir son action, la fédération a précisé qu’une pétition nationale sera incessamment lancée “pour la défense, la restauration et le développement du patrimoine forestier national”. Cette puissante organisation interpelle également les politiques, les parlementaires, les
personnalités nationales et les organisations en charge de la protection
du patrimoine afin de dénoncer
haut et fort le pillage des terres par les incendies.
Par ailleurs, le secrétariat exécutif interpelle également le ministère chargé des forêts et le DG des forêts pour promulguer immédiatement un projet de loi portant régime général des forêts, ainsi que l’institution d’un Conseil supérieur pour la prévention et la lutte contre les incendies et les agressions du milieu forestier.
Mieux, la fédération exhorte les autorités concernées pour protéger les agents et les cadres à l’égard des graves pressions et menaces exercées par certains lobbies.
En outre, la déclaration met en exergue la nécessité de mettre en place une nouvelle législation environnementale à l’échelle nationale qui persuaderait les populations, les industriels et les agriculteurs, outre des forestiers, de ne pas opter ou provoquer les feux de forêt. L’interdiction des concessions et affectation, la mise en défense des zones classées rouges, le renforcement et la réhabilitation des forêts sur le plan organisationnel, structurel et fonctionnel, la nécessité de redynamiser et de réactiver l’inspection générale des forêts pour les missions de contrôle et d’évaluation, ont été abordés par cette session extraordinaire de la fédération qui a mis le doigt sur la plaie.