La fédération algérienne de football grandement bénéficiaire du sacre des Verts à la CAN-2019 : L’argent coulera à flots à la FAF

La fédération algérienne de football grandement bénéficiaire du sacre des Verts à la CAN-2019 : L’argent coulera à flots à la FAF

La consécration des Verts lors de la 32e phase finale de la Coupe d’Afrique des nations va certainement booster la trésorerie de la Fédération algérienne de football. Outre les 4,5 millions de dollars représentant la prime de consécration de la sélection de Djamel Belmadi, le titre africain va devoir inciter les sponsors actuels et ceux en devenir de la FAF à sortir le chéquier.

L’argent, nerf de la guerre, va couler à flots dans les caisses de la Fédération algérienne de football présidée par Kheïreddine Zetchi. Pour cause ! Le titre continental ramené par Mahrez et consorts d’Egypte qui a eu l’effet de permettre aux Verts de grignoter 28 rangs dans le prochain classement Fifa, attendu ce jeudi, va devoir inciter les partenaires économiques de la FAF, les sponsors donc, à casquer. Même s’il faut faire noter que les contrats en cours ne peuvent être reconsidérés sauf si lesdits sponsors décident d’accorder des primes d’encouragement, lesquelles vont être exclusivement versées aux champions (joueurs et membres des différents staffs, ndlr), sinon qu’ils (les contrats de sponsoring) comportent des clauses qui prennent en charge d’éventuels réajustements liés aux consécrations. Une perspective que probablement les deux parties, FAF et sponsors, ont certainement abordé mais pas consigné du fait d’abord de la situation qui prévalait lorsque Zetchi a repris les rênes de la FAF. A savoir, d’abord, que les contrats étaient négociés du temps de l’ancien BF présidé par Mohamed Raouraoua et que, par ailleurs, les différents partenaires de la fédération vivotaient au rythme de la crise économique qui s’est installée en 2016. Soit durant la période où les contrats de sponsoring ont fait l’objet de rediscussions et de renégociations. L’on se rappelle bien, à ce titre, qu’en raison de la récession dans laquelle l’économie nationale s’est engouffrée, nombre de sponsors ont décidé de cesser leur partenariat avec la FAF. L’on citera, à titre d’illustration, la compagnie nationale Air Algérie. D’autres ont disparu des «écrans» de la FAF en raison des résultats médiocres de la sélection au lendemain du Mondial-2010. L’on citera le Groupe Amor Benamor, LG et Peugeot. Actuellement, la FAF dispose de six partenaires, en l’occurrence Mobilis, Coca-Cola, KIA Al-Djazaïr, Condor et Adidas. L’équipementier français, qui avait remplacé Puma, a injecté 1,9 million d’euros pour renouveler son contrat avec la FAF soit une substantielle augmentation qui a provoqué une vive polémique au sein même de l’assemblée générale de la fédération. Lors de l’AG du 2 mai dernier, l’ancien président ayant trouvé «exagéré» le montant rendu public par son successeur et a même remis en cause l’authenticité du contrat et du partenaire avec lequel la FAF a négocié. Zetchi avait fait savoir que ledit contrat est «trois fois plus intéressant financièrement» que celui signé par son prédécesseur. «Nous aurons 1,9 million d’euros par an en plus des bonus en fonction des résultats», avait-il précisé. L’instance de Kheïreddine Zetchi avait fait état de renégociation des contrats avec Coca-Cola Company, Condor et Mobilis. Avec la consécration des Verts en Egypte, la FAF a une opportunité inouïe pour dicter son tarif. Selon une source de la FAF «même les contrats signés récemment avec de nouveaux partenaires sont renégociables dans la mesure où ils contiennent des avenants qui prévoient une révision à la hausse des montants du contrat». Notre interlocuteur nous fait savoir, à ce sujet, que lesdits partenaires avaient inscrit dans leur «plan» des avenants leur permettant de se désinscrire et de rompre les contrats avec la fédération en cas de tout imprévu à l’exemple d’une suspension de la FAF par une instance internationale comme cela était le cas quand des «informations» laissaient entendre que l’Algérie allait être sanctionnée par la Fifa en raison d’irrégularités qui auraient eu lieu lors de l’élection de Kheïreddine Zetchi. A titre d’illustration, le contrat de l’opérateur public de téléphonie mobile qui offre annuellement 200 milliards de centimes à la fédération est sérieusement menacé par un des deux autres concurrents sur le marché de la téléphonie, en l’occurrence Ooredoo, ancien partenaire de la FAF sous Raouraoua, «prêt» à casser sa tirelire pour redevenir le partenaire privilégié de la FAF et de l’EN de football. Là aussi, notre source avoue que la «priorité sera accordée à l’opérateur public. Si celui-ci se désiste, nous aviserons». En position de force, désormais, la FAF devra également enregistrer de nouvelles arrivées pour alimenter ses comptes déjà bien renfloués. Lors de l’AG du 2 mai dernier, le président de la FAF avait annoncé qu’au 31 décembre 2018, les comptes de la FAF affichaient un solde de 830 milliards de centimes.

Les champions chichement primés

Dans ses plans, la FAF attend les rentrées liées aux aides des instances continentale (CAF) et internationale (Fifa). La première a promis d’augmenter son allocation à 200 000 dollars/an alors que la structure de Gianni Infantino devrait consacrer, outre ses aides classiques estimées à 600 000 dollars/an, 1,5 million de dollars pour son projet Forward 2019-2022. Ceci sans oublier les droits télévisés relatifs à la retransmission des matchs des qualifications pour le Mondial-2022 que la CAF a décentralisés aux seuls profits des fédérations affiliées. De telles recettes, auxquelles il faudrait inscrire d’autres primes et subventions étatiques, seront d’un grand secours à la FAF de Kheïreddine Zetchi qui ne s’attendait vraiment pas à ce don du ciel pour mener à bien ses projets de développement notamment l’édification des centres régionaux. Zetchi qui avait déclaré qu’il n’était pas venu à la FAF pour plaire et travailler la façade, à travers l’amélioration des résultats de l’équipe nationale, mais pour «aller au fond des problèmes du football algérien», a désormais les (gros) moyens pour mener sa politique. C’est vrai qu’il devrait se montrer généreux envers les héros d’Egypte-2019 à qui l’on avance que la FAF va accorder une prime de 150 000 euros par joueur, montant qu’une source fédérale qualifie de «fantaisiste» du fait qu’il soit «déduit de la prime globale réservée par la CAF aux vainqueurs», il est tout aussi vrai que les grands chantiers enclenchés par le propriétaire du Paradou AC n’ont pas encore vu le jour. Le premier centre fédéral de formation prévu à Tlemcen et dont les travaux de construction ont été confiés au groupe Hasnaoui n’ont pas encore vu le jour, lui dont la livraison a été annoncée pour cette fin d’année. La FAF qui a inscrit quatre projets de ce type (Tlemcen, El-Tarf, Batna et Saïda) et qui espère en programmer deux autres au Sud (Béchar et Ouargla) avait fait ses estimations quant au financement de ces centres. Ceux-ci devraient, selon les premières estimations, coûter la bagatelle de 1,5 milliard de dinars. Une enveloppe que la FAF récupérera à partir des 700 milliards de centimes prévus pour la construction de l’hôtel 4 étoiles de la FAF projeté par l’ancien président de la fédération. Un projet que Zetchi a obtenu l’annulation par voie «référendaire» lors de l’AG d’avril 2018. Un projet à propos duquel Zetchi a révélé qu’il avait (déjà) coûté 1 million de dollars rien que pour l’étude allant même jusqu’à ironiser qu’avec le montant consenti, il lui était préférable d’acheter 100 hectares pour en faire de l’agriculture qui «est une valeur sûre». Le temps, et l’argent, vont-il lui donner raison ?

M. B.