Une vive polémique a éclaté à Arzew, dans la wilaya d’Oran, après la diffusion, sur les réseaux sociaux, d’extraits du prêche du vendredi 21 novembre prononcé par l’imam de la mosquée Aïcha Oum el Mouminine. Dans ces vidéos largement partagées, on entend le responsable religieux évoquer, sur un ton ferme, la question des droits matériels et moraux des imams lorsqu’ils supervisent la lecture de la Fatiha lors des mariages.
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Le passage qui a suscité le plus de réactions concerne ses propos sur la compensation financière. L’imam y affirme que se contenter de remercier l’imam n’est pas suffisant, et qu’il est normal, selon lui, d’offrir un geste en échange de la supervision de la cérémonie religieuse. « Celui qui ne me donne même pas une compensation matérielle, je n’ouvre pas mon Coran et je ne fais pas de prière gratuite pour lui », a-t-il notamment déclaré.
Oran : un imam au cœur d’une polémique après un prêche sur les compensations des mariages religieux
Ces phrases, perçues par beaucoup comme une exigence d’argent, ont suscité de nombreuses critiques. Certains internautes ont accusé l’imam de “marchandiser” un acte religieux, tandis que d’autres ont estimé qu’il se contentait de décrire une réalité souvent ignorée : l’engagement et le temps consacré par les imams lors des cérémonies familiales.
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Le prédicateur est également revenu sur ce qu’il appelle une incohérence sociale : selon lui, les familles n’hésitent pas à dépenser des sommes importantes pour les fêtes, les musiciens ou les animateurs, mais trouvent anormal d’offrir un geste, même symbolique, pour un service religieux. « C’est l’appel de Dieu. Payez pour cela comme vous payez pour Iblis », a-t-il lancé, en référence aux dépenses liées aux célébrations et au divertissement.
“Mal interprété” : l’imam d’Arzew clarifie ses propos après la controverse
Face à l’ampleur de la polémique et aux commentaires parfois virulents, l’imam a publié une seconde vidéo afin d’apporter des clarifications. Il y affirme que ses propos ont été mal compris. Son intention, dit-il, n’était pas de critiquer quelqu’un ou de dénoncer des pratiques précises, mais d’expliquer aux fidèles la bonne “étiquette” à adopter lorsqu’ils sollicitent un imam pour officier un mariage religieux.
Selon lui, la récompense dont il parlait est d’abord morale, avant d’être matérielle. « Je n’ai donné aucun montant précis, je n’ai parlé d’aucune somme », insiste-t-il. L’imam explique que son message visait avant tout à encourager un comportement respectueux envers les imams, notamment en évitant de les contacter à la dernière minute ou de considérer leur présence comme acquise.
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Malgré les explications apportées, le débat reste vif sur les réseaux sociaux. Pour certains, ces propos mettent en lumière une question sensible autour du statut des imams et de la reconnaissance de leur travail. Pour d’autres, ils soulèvent le risque d’une dérive commerciale de l’acte religieux.
