Le phare de Cap Sigli où a eu lieu la tragédie
Des milliers de citoyens sont venus assister à cet enterrement marqué par une émotion indicible.
Les quatre victimes d’un accident survenu dimanche dernier, en fin de journée, sur les falaises du Cap Sigli ont été inhumées avant-hier vers 22 heures au cimetière de la ville d’El Kseur en présence d’une foule nombreuse, qui n’a de valeur que d’illustrer l’émotion suscitée par la disparition des trois femmes et un garçon de 11 ans. La ville d’El Kseur était sous le choc. C’est le moins qu’on puisse dire. Le vice-président de cette municipalité venait de perdre toute une famille. Sa femme, son fils et ses deux soeurs se sont noyées. Elles laissent derrière elles six orphelins. La mer a décimé toute une famille. Encore sous le choc, il avait été là pour le dernier adieu. «Je m’en remets à Dieu», nous a-t-il déclaré les larmes aux yeux. La famille Bouâamira n’oubliera pas de sitôt cet incident, qui a décimé toute une famille à la veille du mois sacré.
Les amis, les proches et des citoyens anonymes étaient tous là pour le consoler et apporter leur soutien, ô combien nécessaire en cette douloureuse circonstance! Il y avait beaucoup de monde et une forte émotion s’est emparée de tous ces milliers de personnes accablées par cette disparition. Hier encore, le domicile des victimes ne désemplissait pas. La nouvelle de leur disparition rapportée par la presse a suscité compassion et des centaines de personnes arrivaient de partout pour présenter leurs condoléances à la famille, très connue au demeurant à travers les quatre coins de la basse Kabylie.
Il était écrit que les victimes allaient vivre leur dernière après-midi de détente sur ces falaises, où un parent exerçait en qualité de gardien du phare. Les quatre invités du jour, tous de la même famille, contemplaient une mer agitée, certes, mais d’une admiration à faire oublier le temps. Vers 16h30, l’accident survint. Le petit garçon, oublié un moment, glissa et fit une chute en mer. L’alerte fut immédiatement donnée et le gardien du cap, un parent, intervient immédiatement pour tenter de repêcher l’enfant. Parallèlement la mère de l’enfant, paniquée, se mit de la partie avant qu’elle ne chute à son tour et le cycle infernal commença. Ses deux belles-soeurs subiront le même sort en essayant elles aussi de donner un coup de main au sauveteur. Devant l’ampleur et la gravité de la situation, le gardien du cap s’est vu dépassé et n’a fait que constater quelques minutes après les quatre corps flottant sur l’eau. Il donne l’alerte. Des pêcheurs arrivent à son secours avant que les éléments de la Protection civile de Beni Ksila ne les rejoignent. Mais c’était déjà trop tard. Il aura fallu trois heures aux sauveteurs pour repêcher les corps inanimés dans une mer agitée.
Evacuées vers le CHU Khellil Amrane, les quatre victimes ont été enterrées tard dans la nuit de lundi à mardi en présence de milliers de personnes. Cet enterrement tardif a été induit par les tracasseries bureaucratiques. Les procédures administratives ont été très lentes en raison des congés des responsables de justice.
La famille s’est vue orientée d’un service à l’autre pour ne récupérer les corps qu’aux environs de 21 heures. Le parent sauveteur est toujours sous le choc. Un traitement lui a été prescrit après un court séjour à l’hôpital Frantz- Fanon de Béjaïa.