La veuve Tounsi, Yamina, dit au revoir à son défunt époux, en répétant Allah Akbar, et en chantant Qassaman, l’hymne national.
Il faut dire que l’assassinat du Colonel Ali Tounsi a provoqué une onde de choc parmi les membres de sa famille.
L’équipe d’Echorouk entre à 8 heures du matin dans le quartier d’Hydra sur les hauteurs d’Alger. Un dispositif sécuritaire renforcé est déployé sur tous les axes de la région, particulièrement ceux qui mènent au domicile du défunt.
Dans le quartier dit PTT, la foule compacte de gens venus présenter leurs condoléances, et accompagner la dépouille à sa dernière demeure.
Des responsables et des cadres du ministère de l’intérieur et de la DGSN ont commencé à affluer au domicile mortuaire quelques heures après l’assassinat.
Etaient aussi présents nombre de policiers, de militaires, des agents des renseignements, des responsables au gouvernement, ainsi que les amis de « Si El Ghouti », ses frères d’armes, venus d’Annaba, d’Oran, de Constantine et de Tlemcen.
Les éléments de la sécurité empêchaient les journalistes d’approcher, mais l’équipe d’Echorouk a réussi à s’introduire dans la maison. Une femme effondrée était là, la veuve de Tounsi, parmi ses enfants et ses proches parents… elle attendait le retour de son mari pour célébrer le Mawlid, mais il n’est jamais revenu. Elle est inconsolable de la perte de cet homme qu’elle côtoie depuis l’époque de la révolution.
Nadjet, sa fille ainée crie de toutes ses forces la perte de son père, tenant son portrait en uniforme. Elle est prise par une sorte d’hystérie, elle était très proche du défunt, selon sa tante. Son autre fille pleure également; son père ne sera pas là pour prendre son enfant qui doit très bientôt venir au monde. Son fils, se trouve dans la pièce aussi, l’air fatigué, désemparé…
A 10 heures du matin, un groupe de policiers en civil approche pour sortir la dépouille et l’accompagner à sa dernière demeure. Son ami et frère d’armes lit la Fatiha et implore la miséricorde… La veuve Tounsi crie Allah Akbar, et répète avec ses filles en pleurs des passages de l’hymne national pour un homme qui a consacré sa vie à servir l’Algérie. Des larmes brûlantes pleuvent face à cette tragédie qui a ravi un être cher.
La procession a commencé. Certaines femmes vont présenter leurs condoléances. D’abord, madame Karaja, conseillère à la DGSN et amie de la famille, ensuite Acha Barki la présidente de l’association Iqra, ainsi que Naima Mazouni, commissaire principale et la femme la plus gradée au sein de la police.
Cette dernière était très secouée par la nouvelle de l’assassinat de l’homme qui l’a hissée à ce rang, et désignée directrice des études. Madame Fatiha Zerhouni a également présenté ses condoléances à madame Tounsi.
Par Nouara Bachouche/Zineb A.