La faillite

La faillite

La lourde défaite concédée hier soir par l’Algérie face au Maroc vient de mettre à nu les limites d’une équipe et d’un sélectionneur. Et comme l’une ne vaut pas sans l’autre et que l’autre n’est rien sans l’une, alors les deux sont sujets à critiques. Il y a de quoi.

Dans ce match à sens unique où l’on a vu qu’une seule équipe, celle en maillot blanc et short rouge, la différence entre les deux formations, en tant que tout, est criante. Ce n’était pas seulement sur un ou deux, voire même trois registres que les Verts étaient dépassés, mais sur toute la ligne. D’abord, il y a la forme physique des joueurs. Comme leurs adversaires d’un jour, les joueurs algériens jouent dans des clubs européens (qui sont tous terminés d’ailleurs) et sont donc sur le plan de la forme physique tous sur un pied d’égalité et si on a vu une équipe beaucoup plus fraîche et vivace sur le terrain, c’est que celle-ci (le Maroc) s’est mieux préparée par rapport à l’autre (l’Algérie). Déjà, là on ne pourra pas nous dire que l’équipe nationale algérienne s’est bien préparée.



Première faillite. Franchement, au vu de la piètre prestation de certains de nos joueurs sur la pelouse du Grand Stade de Marrakech, cela réconforte en nous l’idée que ce ne sont pas les meilleurs qui ont été sélectionnés. Pas la peine de les citer, ils sont si nombreux. Il y a, ensuite, le schéma tactique prôné par le sélectionneur national au cours de cette rencontre. Une défense plate, où aucun des défenseurs axiaux n’assure la couverture, permettant aux attaquants marocains d’entrer «comme dans du beurre». Les quatre buts marocains sont venus sur des hésitations des deux hommes (Bougherra et Antar Yahia) dans l’axe, aucun d’eux n’ayant assuré la couverture comme il se devait.

Un milieu de terrain disloqué avec des joueurs chargés de la récupération et qui se font complètement déborder «vite fait, bien fait» par un adversaire en surnombre dans une zone dégarnie. Deux hommes à la récupération et un autre un cran au-dessus, laissant des espaces que Gerets n’a pas manqué d’exploiter en mettant trois hommes dans leur intervalle.

C’est ce qui explique pourquoi 80% de la partie se sont joués dans le camp algérien. Pour ce qui des joueurs chargés par Benchikha d’animer le jeu, ceux-ci ont failli sur toute la ligne, il n’y a jamais eu d’animation, juste un semblant de construction durant le premier quart d’heure, puis plus rien jusqu’au coup de sifflet final. Le fait de les laisser au vestiaire à la pause est un aveu implicite de Benchikha de son très mauvais choix. Enfin, parler du rendement du seul attaquant choisi par le sélectionneur national dans ce match, c’est déjà reconnaître qu’il y a eu un rendement, alors qu’en réalité il n’y a jamais rien eu. Effacé, esseulé, perdu sur le terrain, Djebbour a passé le plus clair de son temps à courir derrière des défenseurs plus vifs, plus alertes, autrement dit plus costauds. Effectuant des appels de balles qu’il n’a jamais reçues. Triste soirée pour le football algérien, une année presque jour pour jour après son retour en fanfare en Coupe du monde.

M. O.