A force de répéter, lors de ses rencontres avec les médias, qu’il pourrait partir à n’importe quel moment, Vahid Halilhodzic donne l’impression d’avoir sa valise toute prête. Que ce soit juste un discours de circonstance pour montrer qu’il ne s’accroche pas à son poste ou bien l’expression d’un ras-le-bol, c’est trop souvent ressassé pour ne pas cacher un conflit sous-jacent. A savoir s’il s’agit d’un conflit avec celui qui l’a ramené, le président de la FAF, ou bien avec des joueurs ou encore avec des dirigeants du sport algérien que le sélectionneur égratigne parfois à mots voilés, à cause du problème récurrent des infrastructures.
Halilhodzic pourrait partir d’ici à la fin de la CAN
Toujours est-il que le risque de voir Halilhodzic ne pas aller au bout de son contrat est bien réel. Non pas seulement à cause de ses menaces de départ, mais aussi à cause des objectifs qui lui ont été assignés. Atteindre les demi-finales de la CAN-2013 ne semble guère, a priori, aussi facile que ce qu’il paraissait, de l’avis même du coach national, dont les derniers discours frisent le défaitisme. Comme la sélection nationale devra enchaîner, 5 semaines après la fin de la CAN, avec les éliminatoires du Mondial-2014, il y aurait peu de temps de chercher un nouveau sélectionneur et négocier avec lui. Pour faire face à toute mauvaise surprise, la FAF a déjà pris ses devants.
Lemerre fait l’unanimité, même parmi les entraîneurs algériens
Ainsi, des responsables de la fédération ont entamé des contacts indirects avec Roger Lemerre, l’entraîneur actuel du CS Constantine. L’ancien sélectionneur de France et de Tunisie, dont le palmarès est riche d’une Coupe d’Europe des nations et d’une Coupe d’Afrique des nations, en plus d’un Mondial remporté avec la France en qualité d’adjoint d’Aimé Jacquet, n’est plus à présenter. Il a la stature d’un entraîneur de niveau international et personne en Algérie ne pourrait contester un tel choix. D’ailleurs, même les entraîneurs algériens, qui contestent souvent le recrutement de coaches européens ou sud-américains inconnus dans leur propre pays, avaient salué à l’unanimité le recrutement de Lemerre au CSC, estimant que c’est un apport certain pour le football algérien.
Avec le CSC, il connaît le football algérien et la mentalité des joueurs
En fait, Lemerre répond à tous les critères. En plus d’un palmarès riche, il a l’expérience du football africain, puisqu’il a été sacré champion d’Afrique avec la Tunisie et a été aussi sélectionneur, pour quelque temps, du Maroc. Encore mieux : depuis sa prise de fonctions à la tête du CSC au mois de septembre, il a appris à connaître le football algérien de l’intérieur. Non seulement il vit ses problèmes au quotidien, mais il commence à apprivoiser la mentalité du footballeur algérien, ce qui lui sera d’une aide précieuse, dans le cas où il accepterait le poste de sélectionneur. Ce sont autant de facteurs favorables à l’option Lemerre. En attendant, Halilhodzic est toujours le sélectionneur des Verts et il ne tient qu’à lui de le rester le plus longtemps possible.