Si les importations sont incontournables, leur niveau traduit haut et fort la dramatique situation de non-productivité dont souffre l’Algérie
Que sont devenus les programmes jadis élaborés par les responsables du secteur?
C’est reparti! Les importations sont de nouveau en hausse. Elles ont allègrement frôlé les 40 milliards de dollars (39,16 mds/usd) durant les dix premiers mois de l’année 2011, soit une augmentation soutenue de 17,54%, pour s’établir à 39,16 mds usd. La relative stabilité enregistrée au cours du mois d’octobre passé et cela pour la première fois, n’a pas empêché une hausse des importations, quoique légère, en novembre par rapport au même mois de l’année 2010, selon les chiffres des Douanes algériennes. Celles-ci sont passées de 3,18 milliards de dollars (mds usd) en novembre 2010 à 3,21 mds usd, en hausse de 1,07% (34 millions de dollars). D’aucuns ne sont pas étonnés par l’information en elle-même lorsqu’on constate que les pétrodollars que récolte l’Algérie grâce à l’exportation de ses hydrocarbures, sont destinés au «mouroir des importations». Doit-on se féliciter de la tendance à la hausse (14,5%) affichée par les exportations hors hydrocarbures qui ont atteint à peine 150 millions de dollars? Une broutille devant les dizaines de milliards engloutis par les importations. Si les importations sont incontournables, leur niveau traduit haut et fort la dramatique situation de non-productivité dont souffre l’Algérie.
On est en droit de s’interroger sur les multiples programmes de relance et d’augmentation des exportations hors hydrocarbures dont «nous ont gavé» les responsables qui se sont succédé à la tête du secteur «import-import». Si les biens d’équipements industriels et agricoles ont connu une diminution de plus de 27%, l’on devrait conclure qu’il y a une production nationale qui compense cette baisse dans l’importation de ces produits structurants. Hélas, aucun chiffre n’est disponible pour le confirmer (ou infirmer), doit-on dire. A l’exception des baisses des importations dans les secteurs des viandes (-49,4%), des laits et produits laitiers (-21,5%), ce qui est très louable, nous pourrions penser que l’on crèverait de faim sans la manne divine des hydrocarbures, tant que les principaux groupes de produits ont tous enregistré des hausses à l’importation.Les biens alimentaires importés ont atteint le taux effarant de près de 48%. Ils sont passés de 538 à 796 millions de dollars. Cette hausse est tirée certes essentiellement par les importations des céréales, semoules et farines dont les achats ont augmenté de 75,23%. Il est inutile ici de mentionner les autres secteurs alimentaires qui n’ont pas, non plus, été épargnés par cette hausse vertigineuse des importations, hormis notamment les légumes secs qui ont quand même connu des hausses, mais de moindre ampleur (+10,3%) en totalisant 54,6 millions usd. Seul le groupe des biens d’équipements a enregistré une baisse de 27% à 894 millions usd dans le secteur des biens de consommation non alimentaires, qui se décline avec une facture de 590 millions usd, niveau qui traduit une hausse non négligeable de près de 18,5%.Cette baisse, engendrée par ce secteur, s’explique par les chutes enregistrées par plusieurs produits du groupe dont notamment les tableaux, panneaux et consoles électriques. (-27,5%) et les articles de robinetterie et organes similaires (-54,34%). Il est impératif, voire crucial pour les générations à venir qui ne seront pas subjuguées par le pétrole, que soient développées une production et des exportations hors hydrocarbures. Mais les «rentiers du système» n’ont aucun intérêt à développer cette option salutaire pour le pays. Les rentiers sont ceux qui, par exemple, ont largement contribué (entre autres) à la hausse de 81,44% des importations des véhicules de tourisme. Ce n’est ni le «smigard», ni le pauvre salarié, qui y auraient concouru. En novembre 2011, l’excédent commercial de l’Algérie a poursuivi sa tendance haussière passant à 2,77 mds usd contre 1,69 md usd le même mois en 2010. Cette situation s’explique par des hausses de 23% des exportations des hydrocarbures, ainsi que par les exportations hors hydrocarbures de plus de 14%.
Les hydrocarbures, qui représentent 97,50% du volume global des exportations, sont passés de 4,74 mds usd en novembre 2010 à 5,84 mds usd le même mois en 2011, soit une augmentation de 23,18%.