«Les achats de blé tendre ont atteint 1,42 milliard de dollars pour une quantité de 4,282 millions de tonnes contre 1,20 milliard de dollars et 4,007 millions de tonnes à la même période de comparaison». Même si la hausse n’est que 1,8% en quantité, en prix il n’y a pas photo.
L’Algérie a acheté ses céréales plus cher ces dix premiers mois de l’année par rapport à la même période de l’année dernière. La hausse a excédé les 5% selon le Centre national de l’informatique et des statistiques (CNIS) des Douanes. En valeur, les importations ont coûté 2,72 milliards de dollars, contre 2,59 milliards de dollars à la même période de 2012.
Pour ce qui concerne les quantités importées, la courbe est beaucoup moins raide, puisqu’on enregistre moins d’une tonne de différence entre 2012 et 2013. Il faut savoir en effet que 8,381 millions de tonnes ont transité par les ports algériens en 2013, alors que la quantité enregistrée en 2012 a été de 8,161 millions de tonnes.
Cela représente une hausse de près de 2,7%. Autant dire que la facture s’est appréciée beaucoup plus en raison des augmentations des prix sur le marché international que par une progression de la consommation nationale.
Cela met en demeure les autorités à redoubler d’effort pour gérer au mieux le cauchemar des céréales et notamment celle du blé, qui brasse plus de 50% des dépenses publiques avec 1,84 milliard de dollars au cours des dix premiers mois de l’année en cours. En 2012, le trésor a déboursé 1,71 milliard de dollars, soit une hausse de 7,6%.
Détaillés, les chiffres concernant les blés amènent à constater que le blé tendre, acheté essentiellement de France, est au centre de ce «cauchemar». En effet, «les achats de blé tendre ont atteint 1,42 milliard de dollars pour une quantité de 4,282 millions de tonnes contre 1,20 milliard de dollars et 4,007 millions de tonnes à la même période de comparaison» constate le document du CNIS.
Comparé aux quantités globales de blé importé 5,334 millions de tonnes de janvier à fin octobre 2013, contre 5,236 millions de tonnes à la même période de l’année écoulée, on se rend aisément à l’évidence que la structure est très largement dominée par le blé «français». Même si la hausse n’est que 1,8% en quantité, en prix il n’y a pas photo.
Il est donc tout à fait logique d’entendre les responsables de l’OAIC dire que des initiatives sont entreprises pour changer la donne. «Nous sommes en train d’étudier certaines mesures pouvant inciter les agriculteurs à produire plus de blé tendre notamment en leur proposant de nouvelles variétés» avait déclaré le directeur de l’OAIC rapporte l’Aps.
Pour l’heure, il y a lieu surtout de constater une meilleure prise en charge du volet «blé dur» par les instances compétentes. Pour ce qui concerne ce produit, «l’Algérie a importé durant les dix premiers mois 2013 pour 416,29 millions de dollars (1,04 million de tonnes) contre près de 509,8 millions de dollars pour l’achat de 1,228 millions de tonnes à la même période de 2012 en baisse en terme de valeur de plus de 18%» retient le document du CNIS.
Pour le reste des variétés de céréales, on notera un léger recul des quantités importées les dix premiers mois 2013 pur ce qui est de l’orge. La chute a été de 3,16%. En volume, cela donne 389.079 tonnes à la même période de l’année en cours contre 401.780 tonnes durant les dix premiers mois de 2012.
Cette baisse quantitative a été «annulée» par une hausse des prix de l’ordre de 5%. Ainsi, l’Algérie a payé son orge 119,65 millions de dollars en 2013, alors qu’il lui a coûté 113,89 millions de dollars en 2012.
Un phénomène contraire a été constaté pour le maïs. «Les importations de maïs ont totalisé 759,19 millions de dollars les dix premiers mois de 2013 contre 769,19 millions de dollars à la même période, enregistrant ainsi une légère baisse (-1,3%)» selon le CNIS, au moment où les quantités importées ont connu une hausse de 5,3% durant les dix premiers mois de 2013 comparativement à la même période de 2012, passant de 2,523 millions de tonnes à 2,657 millions de tonnes.