La facture des importations de produits alimentaires est en train de grimper et si des mesures urgentes ne sont pas prises à brève échéance, on pourra revivre le scénario de l’année 2008 quand le montant de la facture avait atteint un chiffre record.
Interrogé dans ce contexte, M. Nouad, un expert consultant, affirmera que les indicateurs aussi bien sur le plan national qu’international au premier trimestre 2011 sont au rouge. «Nous devons mettre en place les conditions pour inverser la tendance.
Actuellement nous dépendons trop des importations. Nous devons travailler aujourd’hui pour ne pas revivre le scénario de la bulle de 2008 quand notre facture des produits alimentaires avait atteint des pics alarmants», a-t-il affirmé.
Actuellement, le spectre des produits alimentaires importés s’est élargi depuis janvier 2011 et l’approche du mois sacré pourrait doper encore plus le volume des importations, notent des économistes qui ne manqueront pas de souligner que la situation de dépendance à l’import conduit forcément à un recul de la production nationale. Il est nécessaire, estime un économiste, de travailler pour la relance de l’agriculture, seul secteur encore à la traîne.
Les nombreux plans de développement mis en place depuis des années n’ont pas eu les résultats escomptés et actuellement nous n’avons pas une production agricole en mesure de nous garantir une autosuffisance ni de dégager des excédents susceptibles d’être destinés à l’exportation.
Pour M. Nouad, rencontré lors du salon de l’agriculture qui s’est tenu dernièrement à Oran, il s’agit de mettre en place un modèle d’organisation qui permettra de réduire la facture des importations. Ce modèle ne peut réussir que par la création d’une industrie agroalimentaire en mesure de servir au développement du pays. «Les pertes du secteur de l’agriculture sont de l’ordre de 30 à 40%.
Ces pertes gonflent la facture des importations et si nous encourageons la transformation de certains produits nous comblerons ce déficit. Il faut s’organiser autrement pour parvenir à réduire la volatilité des prix.
Il faut parvenir à la réduction de la facture des importations des produits alimentaires, en faisant jouer les outils mis en place dans ce cadre. Il est urgent d’assurer notre sécurité alimentaire par la production, au lieu de rester dépendant des importations dans une conjoncture mondiale en pleine mutation», fera-t-il remarquer.
Plusieurs économistes ne manqueront pas de souligner que la surenchère que connaît le marché mondial des produits agricoles pourrait s’accentuer dans les prochains mois, ce qui se traduirait par de grosses pertes pour les pays émergents ou en voie de développement.
«L’Algérie ne devrait pas subir cette loi si elle veut parvenir à une stabilité sociale et surtout à un équilibre des indicateurs économiques. Il faut rechercher la solution dans notre potentiel agricole, à défaut nous resterons éternellement dépendants et nous connaîtrons des pics d’inflation qui pourront porter atteinte à la stabilité sociale», affirme un professeur en économie de l’université d’Oran.
F. B.