La face cachée de la coquette

La face cachée de la coquette

Depuis son expulsion sur décision de justice, de son logement, en juillet dernier, une famille composée de 12 personnes, dont 4 enfants en bas âge et un bébé de 18 mois, vit sous une tente qu’elle a érigée rue Bougandoura Miloud à Annaba.

Cette situation inhumaine est d’autant plus déplorable que l’abri de fortune de ladite famille se trouve sur une artère très fréquentée du centre-ville, laquelle est depuis, interdite à la circulation automobile.

Cette situation inhumaine n’a pas encore fait réagir les autorités locales, ce qui désespère les membres de la famille Hachemi-Fadel, quatre frères, tous mariés et chacun à sa charge une progéniture.

Ceux-ci affirment, documents à l’appui, qu’ils ont alertés les instances compétentes, en vain et en sont à se demander ce qu’il leur reste à faire aujourd’hui pour attirer l’attention de qui de droit sur leur infortune.

L’aîné des Hachemi est quant à lui scandalisé par le manque d’égard affiché envers sa famille par les élus locaux, le chef de daïra et les services sociaux qu’il a personnellement contactés afin de les sensibiliser sur les conditions dans lesquelles les siens et lui- même vivent depuis six mois.

«La moindre des choses aurait été de nous héberger dans un centre de transit en attendant notre éventuel recasement. Vivre comme ça sous une tente est des plus pénibles, de jour comme de nuit quelles que soient les conditions climatiques, nous souffrons le martyre et personne, à part nos voisins de quartier,

ne semble se préoccuper de notre sort», se plaint Mohamed que nous avons pu rencontrer. « Nous survivons sous ces toiles en plastique grâce à la solidarité agissante des riverains qui nous approvisionnent en tout en fonction de nos besoins. Les conditions d’hygiène ici sont épouvantables.

La nuit, nous devons veiller à ce que les rats d’égout, qui pullulent dans ce quartier ne s’attaquent à nos enfants. En plus de cela il y a les délinquants et les malades mentaux qui rôdent autour de notre abri précaire. Afin de nous protéger d’éventuelles agressions, nous nous sommes organisés comme nous pouvons, en veillant à tour de rôle» ajoute-t-il, dépité.

Renseignement pris auprès des habitants de la rue Bougandoura, il s’avère qu’une chaîne s’est organisée autour de la famille Hachemi Fadel pour que celle-ci ne manque de rien en ces moments difficiles. Leurs voisins les protègent du mieux qu’ils peuvent, ceci en plus du fait qu’ils leur assurent un approvisionnement régulier en eau, en aliments chauds. « Nous ne pouvons malheureusement rien pour ces malheureux contre les aléas du temps.

Contre le froid, les grandes chaleurs de l’été, nous sommes impuissants, Dieu sait si nous regrettons ce qui leur arrive», avoue d’un ton sincèrement affecté l’un d’entre eux. «Pourvu que le wali soit mis au courant au plus tôt du calvaire que vit cette famille respectable, car il faut craindre le pire pour les enfants surtout avec la vague de froid qui s’annonce. Il faut seulement espérer que les autorités les recasent dans un endroit décent en attendant de leur trouver une solution»s, souhaite ce voisin compatissant.

Mouna Skander