Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a réaffirmé la position irrévocablement tranchée du gouvernement pour aller vers la diversification de l’économie, seule voie assurant un développement durable, moins vulnérable et créateur de richesses et d’emplois.
La dégringolade des cours du brut et les incertitudes entourant le marché mondial de pétrole sont autant de facteurs devant permettre d’accélérer la cadence pour instaurer les leviers de cette diversification.
Invité à l’émission « Hiwar Essaâ » (le débat de l’heure) de la Télévision algérienne, M. Sellal a assuré que le gouvernement avait adopté une série de mesures pour diversifier l’économie nationale à travers l’encouragement de la production nationale et la facilitation de l’investissement tant privé que public, C’est qu’au cours du Conseil restreint de décembre dernier consacré à l’impact de la baisse des cours pétroliers sur l’économie nationale, le Président Abdelaziz Bouteflika a relevé que cette crise pétrolière venait souligner l’impératif de réduire la dépendance du pays vis-à-vis des hydrocarbures à travers, fondamentalement, la diversification de l’économie nationale.
A ce titre, il a ordonné au gouvernement d’engager les mesures requises pour la dynamisation des secteurs de l’industrie, de la pétrochimie, de l’agriculture, du tourisme et des nouvelles technologies de l’information et de la communication, et de lui en rendre compte au cours du premier trimestre en cours.
Cela devra s’accompagner également d’une intensification des réformes au niveau du secteur financier, pour dynamiser le développement de l’entreprise, la mobilisation de l’épargne locale, et le financement des investissements de la sphère économique.
Avec ces directives claires, d’importants chantiers ont été engagés en vue d’entamer la relance à travers la reconfiguration du secteur public marchand industriel, l’amendement du code des investissements pour l’amélioration du climat des affaires et la réforme des agences chargées de soutenir les PME.
L’année 2015 sera un « tournant » pour l’économie nationale, a alors promis le ministre de l’Industrie et des mines, Abdesselam Bouchouareb.
–Lutte contre la délinquance financière dans le commerce extérieur–
L’autre problème à désamorcer et que le gouvernement, selon M. Sellal, a inscrit au titre de ses priorités concerne les importations qu’il s’agit de maîtriser impérativement.
Avec une hausse exponentielle d’année en année, les importations de marchandises ont culminé à plus de 58 milliards de dollars en 2014 contre des exportations en baisse à 62,95 mds usd.
Cette situation a contribué fortement dans le fléchissement des réserves de change de l’Algérie passant de 195 mds de dollars à fin mars 2014 à 185,27 milliards de dollars à fin septembre 2014, soit un recul de près de 10 milliards de dollars en six mois.
Qui plus est, la hausse des importations s’est accompagnée d’une délinquance financière dans le commerce extérieur à travers l’évasion illégale de capitaux.
Pour resserrer l’étau autour des importateurs véreux, le gouverneur de la Banque d’Algérie, Mohamed Laksaci, a exhorté récemment les banques à respecter strictement leurs obligations pour les opérations de commerce extérieur et de change, tandis que ses services se focalisent, particulièrement, sur les activités et les opérations d’importation à risque.
Cette mission ne sera pas dévolue uniquement à la Banque centrale mais aussi à d’autres départements ministériels.
Ainsi, pour mettre de l’ordre dans l’activité d’importation et lutter contre l’évasion des capitaux, deux groupes de travail ont été mis en place récemment dont l’un a été installé au niveau du ministère du Commerce pour assurer une meilleure gestion du commerce extérieur.
Quant au second groupe, qui est composé de représentants du ministère du Commerce et des deux administrations douanière et fiscale, il a pour mission de suivre d’une manière rigoureuse et permanente toutes les transactions qui concernent le commerce international afin de limiter l’évasion des capitaux vers l’étranger.