La dissolution de son parti n’est pas écartée,Mohamed Saïd dénonce un résultat illogique

La dissolution de son parti n’est pas écartée,Mohamed Saïd dénonce un résultat illogique

Le président du PLJ a dénoncé le rôle joué par l’argent sale dans la campagne électorale

Le PLJ tiendra, ce jeudi, une réunion extraordinaire de son bureau national pour étudier son retrait de la vie politique.

Le président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), Mohamed Saïd, ne revient pas de sa déception des résultats des élections législatives du 10 mai. «Le PLJ considère que les résultats proclamés en faveur du statu quo brouillent les cartes et constituent une surprise dont les répliques risquent d’être dangereuses; ces résultats sont politiques et consacrent une logique de pouvoir qui ne renforce ni l’autorité de l’Etat, ni ne permet un jeu politique sain», a-t-il déclaré, hier, lors d’une conférence de presse au siège de sa formation à Alger.

Mohamed Saïd, qui dit avoir participé à ces élections en croyant à la volonté d’organiser des élections libres et transparentes qui allaient constituer un tournant dans notre vie nationale, a qualifié le score réalisé par le FLN d’«illogique» et les résultats des élections de «politiques».

«Les résultats proclamés sont en deçà des aspirations du peuple à la réhabilitation des vertus de la morale, de la compétence dans la gestion de la chose publique, et au renforcement de la confiance du citoyen dans ses institutions», a estimé le conférencier.

Le président du PLJ se dit incapable de trouver une explication au score du FLN, même s’il refuse d’accuser toute partie de fraude, n’ayant pas de preuve concrète. En effet, est-il normal qu’un parti politique dont les dirigeants, minés par des querelles internes, ont mené la campagne en rangs dispersés décroche 220 sièges dans une compétition où 45 partis sont en lice? semble se demander l’ex-candidat à la présidentielle de 2009.

Cela étant, le conférencier prévoit l’échec du changement et de la prochaine Assemblée constituée de la même composante que la précédente.

«Ceux qui ont échoué vont reproduire l’échec», a-t-il dit.

Aiguisant ses critiques,

M.Mohamed Saïd a indiqué que «ce statu quo autorise à penser que l’ouverture annoncée au lendemain des manifestations de janvier 2011 n’est qu’une mesure tactique qui ne reflète pas une volonté politique claire de consolider dans la pratique l’approfondissement du processus démocratique».

Le conférencier estime que l’appel de Bouteflika a boosté le taux de participation, soulignant qu’il ne pense pas qu’il a contribué au choix du FLN.

Concernant la non-réaction du peuple par rapport à ce score, le président du PLJ trouve deux raisons qui expliqueraient cette situation.

«Le peuple, après l’annonce des résultats, ne se sent plus concerné par ce qui se passe et peut-être, ne s’est-il pas encore remis du choc», a-t-il expliqué.

Le président du PLJ a dénoncé en outre le rôle joué par l’argent sale dans la campagne électorale. Il a attiré l’attention sur le taux élevé des bulletins nuls qui augmente de plus de 80% par rapport à 2007 (il passe de 961.000 à 1.668.000), considérant qu’il s’agit là d’un message fort adressé par une partie des électeurs au pouvoir et aux partis politiques. Après le constat, le conférencier a annoncé que son parti n’écarte aucune éventualité quant à la suite à donner à la situation. Les éventualités ne sont pas nombreuses: continuer à exister comme si de rien n’était, cordonner les actions avec les autres partis politiques ou disparaître de la scène politique. L’orateur a annoncé une réunion extraordinaire jeudi prochain du bureau national du parti. «L’ordre du jour sera consacré à l’étude de l’intérêt de poursuivre ou non l’activité politique partisane dans l’état des données actuelles», a-t-il conclu.