La diaspora algérienne en lieu et place du FMI

La diaspora algérienne en lieu et place du FMI
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Le Collectif ‘’NABNI’’ estime que si l’Etat doit un jour s’endetter à l’international, il pourrait le faire d’abord auprùs des citoyens de la diaspora, comme d’autres pays l’ont fait avant nous, notamment le Liban.

« L’appel Ă  des sources de financement originales via des obligations d’Etat en euro ou autres devises, ouvertes Ă  la diaspora algĂ©rienne, serait une bonne façon de soulager les comptes publics et d’impliquer les algĂ©riens du monde dans le dĂ©veloppement Ă©conomique et social de leur pays », recommande le think tank algĂ©rien, laissant entendre que la voie du FMI serait peu recommandable.

NABNI, qui compte dans ses rangs des patrons d’entreprises dans divers secteurs (industrie, banques et assurances, services
) ainsi que des analystes, experts et universitaires de renom, suggĂšre nĂ©anmoins un « retour prudent Ă  l’endettement ».

« Il nous faudra revenir prudemment Ă  l’endettement soutenable, mĂȘme externe s’il le faut », conseille NABNI dans un communiquĂ© renferment une batterie de suggestions faites Ă  la tripartite qui de vient de se tenir autour du Premier ministre Abdelmalek Sellal. Pour NABNI, l’heure n’est plus Ă  espĂ©rer une remontĂ©e des cours du baril.

« Sans rĂ©forme de notre modĂšle rentier, le pays court Ă  sa perte, Ă©conomiquement et socialement. « L’intervention de bailleurs de fonds Ă©trangers sera inĂ©vitable et nous risquons de nous voir imposer des changements brutaux que nous aurions pu opĂ©rer plus tĂŽt et de maniĂšre graduelle, sans coĂ»ts sociaux excessifs », avertit-il.

Et de s’appuyer sur des donnĂ©es peu reluisantes : « Notre dĂ©ficit commercial devrait frĂŽler 30 milliards de dollars en 2016, engendrant un tarissement de nos rĂ©serves en devises en 2019. Le dĂ©ficit budgĂ©taire devrait s’établir Ă  l’équivalent de 30 milliards de dollars en 2016 soit Ă  15% du PIB.

L’inflation frĂŽle les 5% et l’impact sur les prix de la (nĂ©cessaire) dĂ©valuation du Dinar risque de se faire sentir davantage, la croissance et les exportations hors hydrocarbures stagnent et le chĂŽmage est en hausse Ă  11,2%, en particulier chez les non-diplĂŽmĂ©s et les jeunes (30%) ».

NABNI n’omet pas pour autant de proposer des solutions « à mĂȘme de sauver le navire AlgĂ©rie », en appelant Ă  la mise en place « urgente » d’une ‘’Delivery Unit’’ au niveau de la PrĂ©sidence ou du Premier ministre, dotĂ©e de ressources importantes, tant humaines que financiĂšres, et disposant d’une autoritĂ© politique suffisante pour piloter la mise en Ɠuvre des rĂ©formes clĂ©s.

« Cela constituerait un vĂ©ritable signal de volontĂ© de rĂ©forme ». Il appelle par ailleurs Ă  prĂ©parer « dĂšs maintenant » l’avenir en amĂ©liorant la formation de nos Ă©lites administratives en crĂ©ant une Ă©cole de formation de haut niveau en matiĂšre de conception et de mise en Ɠuvre des politiques publiques.

Cette Ă©cole, « Î combien indispensable » aura Ă  attirer les talents algĂ©riens de tous bords et de tous profils afin qu’ils contribuent au renouveau de l’administration publique et insufflent de nouvelles pratiques aptes Ă  transformer l’action publique. NABNI ajoutant qu’il faut aussi en urgence « Instituer la transparence comme socle de l’efficacitĂ© de l’action de l’Etat » et de sa redevabilitĂ©, notamment par « l’évaluation indĂ©pendante de ses politiques ».