Selon une étude récente, la drogue est présente partout en Algérie, aussi bien en milieu urbain que rural, elle touche toutes les franges de la société et plus particulièrement les jeunes dont la tranche d’âge se situe entre 12 et 35 ans.
Un état de fait qui fait que le phénomène de trafic de drogue prend une ampleur inquiétante aujourd’hui dans le pays. En dépit des actions conjuguées des services de sécurité, de la sévérité de la justice et des actions sporadiques de sensibilisation, la drogue s’est ancrée dans les villes, les cités et quartiers où elle fait des ravages. La jeunesse est exposée à ce mal du siècle et toutes les couches de la société, selon des spécialistes, ne sont pas épargnées par ce phénomène auquel même les filles n’échappent pas. Pour annihiler ce phénomène récurrent qui gangrène notre société, le chef de la cellule de lutte contre le trafic de stupéfiants à la DGSN, Djamel Guessoum a signalé, hier sur les ondes de la radio nationale, que : « La consommation de narcotiques au sein de l’ensemble des segments de la société algérienne, tant en milieu urbain que rural, est en train de se transformer en une sorte de montée vertigineuse. » Précisant dans ce sens que c’est un phénomène qui est en train de prendre de l’ampleur depuis une décennie déjà. Il a fait état de divers facteurs parmi lesquels il cite la position géographique du pays utilisé, à ses dépends, comme carrefour de transit de la drogue vers diverses destinations.
Le commissaire divisionnaire a signalé, lors de son intervention, qu’il reste malaisé de connaître précisément les types et les quantités réelles de drogue transportées via l’Algérie. Il note cependant qu’: « une partie se trouve tout naturellement déversée au niveau du marché local, qu’il s’agisse du cannabis, des psychotropes ou des opiacées d’une manière générale », a-t-il dit.
Par ailleurs, Djamel Guessoum a indiqué que : « les stupéfiants ont déjà fait leur intrusion dans près de 400 établissements scolaires, soit 1% du total, relevant cependant que l’Algérie est, pour autant, loin d’être dans le rouge » s’est-il référé à des statistiques de l’Office national de lutte contre la drogue.
Commentant l’évolution des prises de drogue effectuées par les divers services de sécurité, l’officier de la DGSN constate que si pour ce qui concerne le cannabis, il en a été saisi 56 tonnes en 2012 contre six tonnes en 2017, il en va tout autrement pour les psychotropes, dont il a été mis la main sur 3,6 millions de comprimés et procédé à 150 000 arrestations, au cours des cinq dernières années. Il précise, en outre, que les divers services agissant contre les réseaux de narcotrafiquants ont réussi, à ce jour, à en démembrer plus d’une vingtaine, révélant que la lutte est plus difficile à mener contre les petits dealers activant en milieu urbain.
à noter que l’Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie a élaboré une stratégie nationale de lutte contre la drogue (2018-2022) basée sur la prévention et la sensibilisation aux dangers des stupéfiants, sur les soins et sur la réduction de l’offre et la demande en matière de drogue. Cette stratégie, notons-le, vise à garantir les soins aux personnes souffrantes de dépendance en général en œuvrant à la réduction de la consommation et à minimiser les impacts sociaux et sanitaires.
B. M. Wali