Certains produits de large consommation ont connu une hausse subite, il y a une semaine sur le marché local.
Ainsi, les consommateurs doivent pouvoir supporter une nouvelle fois une flambée, bien qu’elle reste non généralisée et modérée. Cette hausse qui varie d’un magasin à l’autre et d’un endroit à l’autre, a touché les produits qui constituent l’alimentation de base de milliers de personnes.
Elle n’a toutefois pas encore été appliquée par l’ensemble des détaillants puisque certains continuent de vendre leurs produits, selon les prix de leur l’ancien stock. Beaucoup de pères de famille auront du mal à joindre les deux bouts face à cette envolée des prix. Après les légumes et les fruits, quasiment inaccessibles pour les petites bourses, ce sont les prix du café, de la tomate en conserve, des pattes, des légumes secs et autres produits, qui ont connu une hausse de 6% depuis le début de janvier. Nous avons en outre constaté que les prix de certaines marques de café ont augmenté de 10 dinars le kilogramme dans la plupart des magasins d’Alger-Centre. La tomate en conserve est également plus chère ces derniers jours dans certaines épiceries. Le prix de la boîte de 500 grammes a augmenté de 7 à 10 dinars environ. «Je prends une marge bénéficiaire de 7 Da par boîte, pas plus», nous explique cependant un commerçant à Tixeraine. C’est également le cas pour les pâtes alimentaires, même si l’augmentation date déjà de quelques semaines pour certaines productions locales ou d’importation. On note ainsi une augmentation de 5 à 10 DA par kilo sur les pâtes alimentaires et la semoule.
Les prix d’autres produits, tel que l’huile, n’ont pas augmenté au même niveau. Le prix du bidon d’huile de 5 litres a augmenté de 20 da dans certains magasins d’Alger et pas dans d’autres. Les prix des haricots, lentilles et autres féculents ont également augmenté de 30 à 50%, ces derniers jours, dans certains magasins. Les commerçants justifient cette flambée par la répercussion des prix qui ont grimpé dans le marché de gros. Interrogé sur les raisons de cette augmentation, le porte- parole de l’UGCAA nous explique que la «dépréciation de la monnaie nationale est à l’origine de la fluctuation des prix et met les importateurs dans l’embarras». «Si la dévaluation du dinar persiste, les prix des produits de consommation importés vont augmenter de 15% durant les 6 mois prochains», a-t-il averti. L’Etat doit donc enrayer la volatilité de la monnaie nationale sans quoi les «consommateurs ne peuvent pas s’attendre à une stabilité des prix des produits importés», a recommandé Hadj Tahar Boulenouar. Analysant cette situation, l’expert en agroalimentaire, M. Nouad nous informe qu’en dehors des facteurs influents liés à la loi de l’offre et de la demande «cette hausse n’obéit à aucune logique économique ou commerciale. C’est un effet d’entraînement sur les prix. Je veux dire une hausse à l’algérienne». Plus loin, il enchaîne sur les détaillants qui subissent le diktat des grossistes qui sont victimes de «la concurrence des prix», imposés par certains producteurs.

Samia Lounes