La loi du marché a joué
La loi de l’offre et de la demande a déjoué les calculs spéculatifs.
La deuxième semaine de jeûne vient de se terminer. La première fut longue pour certains, plutôt courte pour d’autres, mais toujours est-il éprouvante pour tous quant aux prix affichés sur une mercuriale en folie.
En folie certes, lors de la première semaine, un mouvement entretenu par des spéculateurs de tous bords qui n’attendent apparemment que ce mois pour s’enrichir.

Mais la loi du marché les a confondus par un approvisionnement des étals à profusion tout en rétablissant l’implacable loi de l’offre et la demande.
Aussi, n’a-t-on pas vu ces derniers jours, soit durant la deuxième semaine du Ramadhan, les cours de certains fruits et légumes se mettre au diapason des petites bourses? Il faut avouer que si. En effet, passée la grande frénésie qui a caractérisé les chalands se ruant vers les marchés, observée la veille et les premiers jours de Ramadan, les ménagères se sont calmées et les pères de famille apaisés et soulagés quelque part.
Echaudés par les affres de plusieurs Ramadhan passés pendant lesquels les chefs de famille ont été saignés à blanc proprement dit, aujourd’hui, ils sont ravis de constater que le vrai «choc» ne s’est pas distingué et que le passage vers ce mois sacré a été «cool» sans catastrophe aucune quant à la variation des prix à la hausse connue lors des précédents mois de jeûne. Il faut reconnaître que les prix auxquels sont cédés les victuailles ces tout derniers jours sont, en général abordables et tout un chacun y trouve satisfaction selon son choix, la variété et la qualité des produits proposés. Des virées dans divers marchés de la capitale, effectuées par des confrères de la presse à l’orée du Ramadhan ont fait remarquer que les prix pratiqués dans certaines surfaces varient jusqu’à 50% selon le lieu où est implanté le marché. Ainsi, celui de Bachdjarah, proche banlieue populaire à l’est de la capitale où des produits frais de qualité, n’en déplaise à certains, sont proposés, les prix sont tout autre. Pour preuve, la courgette et la tomate affichent 35 DA/kg, la carotte 25… dans ce marché contre 50 ailleurs.
Le poivron l’est à 40 DA/kg tout comme le piment ou la salade alors qu’ils sont cédés au double, soit 80 DA/kg dans d’autres marchés de la capitale. Comment peut-on expliquer cette variation de prix? La seule réponse reste la loi de l’offre et la demande. Hélas, deux fois hélas, le niveau relativement bas des prix des fruits et légumes, et leur stabilité n’ont pas trouvé écho dans ceux des viandes rouges restées quelque peu stables à des prix de toute façon inabordables pour les petites bourses.
Les viandes blanches ont aussi continué à caracoler à des niveaux toujours difficiles à approcher par le simple lambda à bourse modeste, qui souvent choisit justement cette viande qui est à la portée de ses moyens. Elles sont proposées à 480 DA/kg pour le poulet vidé alors que leurs prix fixés étaient annoncés à 250 DA le kg, suite aux exonérations décidées par les pouvoirs publics sur les produits d’alimentation du cheptel avicole jusqu’en 2014. Une reconduction de cette exonération de la TVA et des droits de Douanes sur le maïs et le soja au profit de la filière avicole au-delà de 2014 devrait être proposée au Parlement par le ministre de l’Agriculture. Cette mesure sera accompagnée d’un dispositif de suivi et de contrôle.
D’aucuns estiment que la demande en produits alimentaires commence à baisser dans la perspective de l’Aïd El Fitr qui arrive au galop. Les pères de famille doivent y consacrer une somme d’argent non négligeable pour vêtir traditionnellement leurs chérubins de vêtements neufs…
Encore un autre combat de survie qui guette les nombreuses familles à bas revenus…