« De l’optimisme pour faire face aux défis actuels, aux pressions, aux conflits, aux appréhensions futures », a souligné Mohamed Benmeradi qui a représenté, à cette conférence, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
C’est dans une ambiance high tech et conviviale, qui casse avec la routine des cérémonies guindées, que la deuxième édition de la conférence Fikra a été inaugurée, hier, à Alger. Cette rencontre se veut un espace ouvert pour le partage des idées, de la connaissance et pour la création d’opportunités d’affaires et d’emploi.
Détail surprenant, sur une affiche, est portée la célèbre citation du révolutionnaire viscéralement anticapitaliste, Ernesto Che Guevara : « Soyons réalistes, demandons l’impossible. » Un slogan repris par le ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, Mohamed Benmeradi, lors de son allocution d’ouverture. Il voulait ainsi exprimer l’ambition de l’Algérie d’avancer, d’évoluer, dans un contexte de mondialisation secoué par des sauts technologiques.
« De l’optimisme pour faire face aux défis actuels, aux pressions, aux conflits, aux appréhensions futures », a souligné le ministre qui représentait, à cette conférence, le Premier ministre, Abdelmalek Sellal.
Il insistera sur l’investissement humain, « vecteur de valeur ajoutée en termes de connaissance, d’innovation et de rempart contre l’émigration des cerveaux ». « Certes, nous sommes dans un contexte difficile mais pas impossible », estime-t-il. Dans la même optique, le président de l’Association cultures et communications, le Belge Xavier Van Der Stappen a évoqué son expérience comme un exemple d’optimisme.
Lui qui a réussi à fabriquer un véhicule électrique avec zéro carburant fossile, alors qu’il n’était pas expert dans le secteur automobile. « Tout a commencé quand un Sénégalais m’avait dit que l’Afrique est la poubelle des déchets européens. Cela m’a interpellé.
C’est ainsi que j’ai décidé de fabriquer un véhicule non polluant, avec lequel j’ai parcouru plus de 6.000 km, de Bruxelles à Dakar. Un véhicule local, avec des matières locales et des employés locaux », raconte-t-il. C’est pour dire aussi, poursuit-il, qu’on peut produire localement pour peu qu’on le veuille. « J’ai créé un marché local. On peut faire de même en Algérie ou ailleurs », estime-t-il.
Une bonne dose d’optimisme est nécessaire, en somme, pour créer une entreprise, selon le président du conseil d’administration des Nouvelles conserveries algériennes (NCA Rouiba), Slim Othmani. « Il faut commencer par rêver pour être un chef d’entreprise. L’assumer surtout et l’inscrire dans un contexte collectif et oser », conseille-t-il avant d’évoquer l’entrée de son entreprise à la Bourse d’Alger. Il a fallu, selon lui, une dose d’optimisme pour se lancer dans cette opération vu que tout son entourage le lui déconseillait. La responsabilité sociétale a un lien, soutient-il, inéluctable avec le rêve. Il a appelé les jeunes à agir, à planifier selon leurs aspirations au lieu de rester prisonniers des planifications et des textes interminables sur ce qui devrait être fait.
Un million de dinars pour la start-up Winkayen
Lamine Mansour, directeur de la start-up Winkayen, tente d’introduire des techniques innovatrices pour rendre différents types d’informations, d’une simple adresse d’un restaurant aux données économiques, accessibles aux citoyens. L’originalité de sa start-up a séduit le jury devant sélectionner les 10 meilleurs projets d’entreprise dans les technologies de l’information et de la communication, dans le cadre de la conférence Fikra, puisqu’il a eu le premier prix. « Djezzy, initiateur de cette initiative dans le cadre de Fikra, nous a octroyé un million de dinars que nous comptons investir dans les ressources humaines, en plus de son coaching durant une année dans le management, entre autres », explique-t-il.
Farida Belkhiri