L’Algérie a décidé dernièrement de ne plus recourir aux emprunts extérieurs. Une décision sur le plan politique salutaire qui soulage le pays des interventions des instances monétaires internationales, dont le FMI. L’objectif est de se débarrasser du tout-import en relançant l’investissement par les nationaux.
Après avoir réduit à la fin de 2009 le volume de la dette extérieure à un niveau insignifiant, soit moins de 600 millions de dollars, les autorités estiment que le contexte actuel se prête bien pour continuer à gérer les grands chantiers des infrastructures et des autres projets socio-économiques sans être inquiétées par un quelconque remboursement de prêts. En clair, l’Algérie n’aura plus besoin du FMI pour des prêts avec conditionnalités comme cela se faisait auparavant.
La décision algérienne est d’abord justifiée par un soulagement du fardeau de la dette extérieure qui représentait, il y a plus de dix ans, 40 % du PIB, selon des analystes. Un indice effarant qui bloquait à l’époque toute initiative de relance économique.
Aujourd’hui, la donne semble être inversée du fait que la stabilité des indices macro-économiques, une légère reprise de la croissance (3,7 % prévue pour 2010) et une réduction drastique de la dette publique interne témoignent d’un retour progressif à la normale.
Le gouverneur de la Banque d’Algérie avait rappelé à la fin de l’année 2009 que «la dette extérieure ne représente aujourd’hui que 1 % du PIB par rapport aux 58 % de 1991».
Un indice d’évolution confirmée par le directeur général du Trésor public Hadji Baba Ami qui avait souligné, en janvier dernier, que «l’objectif est de ramener la dette publique interne à un niveau inférieur puisque son taux est de 21 % du PIB». Selon lui, «l’Etat algérien disposera d’une très grande marge de manœuvre en termes de dépenses publiques».
La situation reste donc favorable puisque «l’Algérie pourra maintenir ses dépenses à un niveau élevé sans risque de déséquilibrer ses finances publiques», a affirmé M. Hadji Baha Ami. Une situation qui est en faveur de l’Algérie du moment que le Premier ministre Ouyahia avait fustigé, dans une récente déclaration à la presse, les directives du FMI sur le retour au crédit à la consommation.
«Nous n’avons pas besoin des injonctions du FMI», avait-il rétorqué pour clore ce dossier, comme pour s’adresser à ceux qui voient dans l’Algérie un simple marché d’importation de produits tous azimuts ou un déversoir pour multinationales. D’autre part, les autorités algériennes, qui ont pris depuis quelques mois des décisions en faveur des entreprises algériennes en imposant l’obligation aux étrangers à s’y associer pour n’importe quel projet, ont été applaudies par le patronat.
L’objectif est de se débarrasser à terme de l’économie de bazar et de ses circuits de parasites en protégeant l’économie nationale des chocs extérieurs.
Fayçal Abdelghani