La détresse des familles de hadjis algériens « disparus » dans la tragédie de Mina

La détresse des familles de hadjis algériens « disparus » dans la tragédie de Mina

A Alger, une famille est en plein désarroi depuis la « disparition » du père durant la tragédie de Mina, à la Mecque. La mère qui a pu sortir saine et sauve de la « bousculade » de Mina est toujours en Arabie Saoudite où elle erre d’hôpital en hôpital en quête de renseignement.

Un médecin a pris en photo un homme alité qui ressemble à son mari, mais l’hôpital où il était censé se trouver refuse de l’informer. A Alger, la famille, impuissante, accompagne, de loin, et dans la détresse la plus totale, la quête vaine de la maman.

Dernier recours, l’image de l’homme alité à côté de celle du père a été postée sur les réseaux sociaux appelant tous ceux qui ont pu le voir à en informer la famille. Ils ne sont pas les seuls. Face à l’absence d’informations de la part des saoudiens, les réseaux sociaux paraissent l’option de dernier recours des familles, en Algérie comme ailleurs.

Le ministère des affaires étrangères a annoncé, jeudi, la confirmation de trois autres décès parmi les hadjis algériens.

LG Algérie

« Le nombre de décès confirmé ce jour par les équipes algériennes sur place, en particulier la mission médicale, s’élève à trois (3) morts portant malheureusement le bilan de décès à quatorze (14) », a indiqué un communiqué des affaires étrangères.

Il s’agit de Azza Abdelkader, né le 1 janvier 1941 à Oran, de Mechekak Bendella, né le 8 juin 1952 à Relizane et de Hamza Abdelbaki, né le 31 décembre 1978 à Djelfa.

Le communiqué indique que quatre (4) personnes déclarées précédemment disparues ont été retrouvées vivantes, précise le communiqué. Il s’agit de Benaoum Hachemi, de Boutabel M’hamed, de Allegue Mustapha et de Bouteraa Mebarek.

Cinquante-quatre (54) hadjis sont toujours portés disparus. La cellule de crise du MAE « demeure mobilisée avec l’ensemble de la mission pour localiser et identifier toutes les victimes de cette tragédie », indique le communique des Affaires étrangères.

Colère

« La cellule de crise du MAE, en coordination avec celle du ministère des Affaires religieuses et des Waqfs, continue à suivre l’évolution de la situation de nos hadji aux Lieux Saints, en liaison avec le Consulat général d’Algérie à Djeddah qui assure la coordination avec l’ensemble des composantes de la baatha ».

Les familles des « hadjis » disparus se sont particulièrement inquiétés, selon Echourouk d’une déclaration attribuée à Youcef Azzouza, de l’Office national du pèlerinage et de la Omra (ONPO) affirmant que les pèlerins disparus et dont le nom n’est pas apparu dans les listes des hôpitaux doivent être classés parmi les « martyrs ».

Une déclaration qui, indique le journal, a tué l’espoir des familles d’avoir des informations positives sur leurs parents. Certains de ces parents, indique le journal, réclament que les corps des leurs soient ramenés au pays en « raison du caractère particulier de leur décès ».

Les familles des hadjis algériens disparus, comme c’est aussi le cas pour plusieurs pays d’Asie et d’Afrique, sont particulièrement indignés par la manière dont les saoudiens gèrent les informations.

Et ce n’est pas l’appel de l’Imam du Jamaa El Kebir, à Alger, Ali Aya, demandant aux familles dont les parents sont morts à « être heureux » qui les consolera.