Les œuvres algériennes comptent marquer le monde par leurs traces. Au même titre que “Papicha” de Mounia Meddour et “En attendant les hirondelles” de Karim Moussaoui, d’autres réalisations ont fait leurs apparitions sur la scène.
Damien Ounouri, un réalisateur franco-algérien, compte bien poursuivre son succès cette année, grâce à son premier long métrage, « La dernière reine », qui révolutionne le cinéma algérien en proposant pour la première fois un drame en costumes à grande échelle.
Le film, dont les événements se passent dans la ville portuaire méditerranéenne d’Alger en 1516, raconte l’histoire de Zaphira, cette femme qui a résisté à la menace de l’infâme pirate Barberousse qui avait tué son mari, le roi Salim Toumi, pour prendre le contrôle de la ville et demander sa main. « Il se déroule à un moment historique de l’histoire d’Alger où tout a basculé lorsque la domination berbère a été écrasée et remplacée par l’empire ottoman », raconte Ounouri.
Pour promouvoir son film, le réalisateur a exposé des séquences de son film en cours de réalisation dans le cadre de l’événement annuel d’incubation des projets et des talents organisé par le Doha Film Institute du 18 au 25 Mars 2022.
« La dernière reine » est un film écrit et développé en collaboration avec l’actrice, scénariste et productrice algérienne Adilia Bendimerad, sous les couleurs de leur boîte de production Taj Intaj, installée à Alger. Ils collaborent depuis le film Kindil el Bahr, un drame dans lequel Ounouri a joué le rôle principal. Cette œuvre dramatique contemporaine a abordé le thème de la violence subie par les femmes en racontant l’histoire de cette jeune femme agressée par un groupe d’hommes pendant qu’elle nageait dans la mer.
« La dernière reine » constitue donc le fruit de la volonté commune de renoncer aux pièces basées sur des problématiques sociales pour adopter un nouveau genre et découvrir l’histoire de l’Algérie avant la période ottomane.
Les principaux défis rencontrés lors de la réalisation de “ La dernière reine”
Ounouri et Bendimerad ont consacré près de six ans à la production du film, avec comme principaux enjeux de trouver le financement, de mener des recherches et de concevoir l’univers de l’Algérie du XVIe siècle, sans oublier la pandémie de Covid-19, qui a interrompu la première initiative de tournage en mars 2020.
« Le financement a été long et compliqué. Nous n’avons pas de véritable économie du cinéma en Algérie et les gens ne pouvaient pas comprendre notre projet de drame en costumes se déroulant dans l’Algérie du XVIe siècle », précise M. Ounouri.
Le financement provient de 15 sources différentes, y compris le fonds Cinéma du Monde du Centre National de la Cinématographie (CNC), le DFI ainsi qu’Orange Studio. Au nombre des autres partenaires importants se trouve la maison de production française Agat Films & Cie – Ex Nihilo.
La conception du décor et des costumes a été dirigée par l’architecte et designer algérienne Feriel Gasmi Issiakhem et le créateur de costumes français installé en Algérie Jean-Marc Mireté : « Nous avons assemblé différents décors comme un puzzle. Il reste peu de choses du patrimoine architectural pré-ottoman de l’Algérie. Il a été détruit au fil des invasions successives », raconte Ounouri.