Les signes de la dépression sont multiples et persistent pendant plus de 15 jours. Cependant, le malade a souvent des difficultés à les détecter et se considère généralement comme une personne normale.
Humeur triste, anxiété, agressivité incompréhensible accompagnée souvent de pleurs inexpliqués.
Hypersensibilité émotionnelle, avec une grande sensibilité envers des situations ou évènements de la vie.
Incapacité à éprouver du plaisir : indifférence envers les proches, les amis et perte d’intérêt envers des activités comme regarder la télé, lire le journal, écouter de la musique,…
Pensées morbides ou idées suicidaires suite à une sensation d’inutilité et de solitude.
Les signes intellectuels
Ralentissement intellectuel avec difficultés à se concentrer, difficultés à prendre des décisions, diminution de la mémoire et de l’attention. Le malade fait beaucoup d’efforts pour penser et réfléchir.
Sentiment de dévalorisation de soi et/ou de culpabilité excessive : le malade se sent responsable de tous les évènements tragiques qu’il vit et pense qu’il n’a plus aucune valeur.
Pensées négatives : le malade est pessimiste et émet des visions systématiquement négatives sur toutes les situations. Les idées de suicide ou de mort sont fréquentes.
Les signes physiques
Fatigue permanente non atténuée ni par le repos ni par le sommeil et apparaissant sans même avoir fait d’efforts particuliers.
Ralentissement général (des gestes, de la parole…) avec lenteur dans l’accomplissement des activités habituelles. Le malade se sent faible tant sur le plan émotionnel que sur le plan physique (visage inexpressif, paresse, indifférence).
Les signes corporels
Troubles du sommeil. le sommeil est généralement court, et caractérisé par un réveil précoce (3 à 5 heures du matin). Le malade a de grandes difficultés à se rendormir.
Troubles de l’appétit avec diminution du nombre et de la quantité des repas. La perte de poids est souvent marquée.
Problèmes sexuels par disparition des désirs sexuels aggravant le développement de la dépression par conflit conjugal.
Les formes courantes de la dépression
Dysthymie
La dysthymie est une forme de dépression mais dont les signes habituels sont moins intenses et se manifestent durant plusieurs jours évoluant sur une période d’au moins 2 ans ; ces signes causent également des troubles psychiques chez le patient avec un risque de suicide très important.
Dépression anxieuse
La dépression anxieuse présente les signes habituels de dépression associée à des anxiétés excessives et des inquiétudes permanentes engendrant souvent des crises de panique et des agitations.
Anxiété est un trouble émotionnel caractérisé par un sentiment permanent d’insécurité, de peurs, d’inquiétudes et de malaises.
Dépression réactionnelle
La dépression réactionnelle est la conséquence de la réaction d’un individu à un évènement tragique ou pénible.
La tendance suicidaire est moindre ; néanmoins, l’apparition des signes de la dépression nécessite le soutien et l’aide de l’entourage.
Dépression saisonnière
La dépression saisonnière est une forme de dépression liée à un manque de luminosité naturelle ; et se manifeste de façon périodique souvent au cours des périodes de l’année où l’ensoleillement est faible (automne et hiver). Les troubles touchent beaucoup plus les femmes jeunes.
Troubles bipolaires ou maniaco-dépression
Il s’agit d’une forme de dépression caractérisée par une oscillation de l’humeur allant d’une période d’excitation à une période de tristesse, intercalée par une période de stabilité.
Mélancolie
La mélancolie est une forme grave de la dépression caractérisée par l’exagération de tous les signes habituels de la dépression : désespoir intense, tristesse profonde associée à de graves problèmes d’insomnie.
Le ralentissement général (gestes, paroles, démotivation,…) est très fort avec un très grand risque suicidaire.
Dépression du post-partum
La dépression chez la femme qui vient d’accoucher est très fréquente et se manifeste généralement durant le premier mois suivant la naissance du bébé.
Dépression de l’enfant
La dépression est rare chez l’enfant ; cependant des changements particuliers doivent alerter les parents comme l’isolement, les échecs scolaires à répétition, une perte de l’appétit avec amaigrissement, les plaintes fréquentes de maux de tête et de douleur de ventre,…
Dépression de l’adolescent
La dépression est plus difficile à détecter chez les adolescents du fait des situations difficiles au cours de cette période de la puberté. Les filles doivent être surveillées plus attentivement que les garçons : idées suicidaires, isolement, désintérêt pour les activités parascolaires, échec scolaire, grande sensibilité aux critiques.
Dépression chez les seniors
La dépression est courante chez les personnes âgées et ces dernières ne sont pas obligatoirement tristes mais présentent plutôt des signes de démotivation, de manque d’énergie avec des problèmes physiques (douleurs musculaires, maux de tête).
Qui consulter ?
Le médecin généraliste est la première personne à qui l’on s’adresse. Il est souvent le médecin traitant et doit être compétent pour faire le diagnostic des problèmes de santé mentale pour ensuite orienter son patient vers un spécialiste. Néanmoins, le médecin généraliste est apte à traiter la dépression.
Le psychiatre est un spécialiste de la santé mentale et habilité à faire des examens médicaux et soins plus précis et spécifiques à la maladie. Il est le prescripteur des médicaments et des traitements adéquats à la dépression. Le psychiatre peut orienter le malade vers un psychologue en complément des traitements médicamenteux.
Le psychologue est le spécialiste des entretiens, des écoutes et réalise des psychothérapies.
Que faire concrètement ?
Repérer les symptômes : le malade doit apprendre à détecter les signes de son épisode dépressif afin d’entreprendre lui-même de façon précoce la démarche pour sa guérison.
Exprimer sa souffrance et accepter d’être aidé : il n’est pas toujours évident de s’ouvrir à quelqu’un et de lui faire partager ses émotions et sentiments. Cependant, une aide extérieure est obligatoirement utile et indispensable : faire confiance aux autres (enlever sa crainte d’être jugé, apprendre à avoir une bonne estime de soi) et accepter l’aide de son entourage.
Préserver son hygiène de vie car nous savons maintenant que la dépression est déclenchée par un ensemble de facteurs biologiques et de facteurs liés à l’environnement, au milieu de vie et aux habitudes de vie. Avoir une bonne hygiène de vie, chercher et trouver un rythme de sommeil adapté à ses besoins, ne pas se coucher trop tard surtout pour les personnes âgées.
Essayer d’être stable sur le plan professionnel, sur le plan social, sur le plan relationnel et sur le plan familial. Il est important de s’ouvrir à son entourage, de se faire aider soit par un psychologue soit par des travailleurs sociaux professionnels, de reprendre ses activités sociales et culturelles : favoriser les activités qui sont source de plaisir au quotidien comme s’inscrire dans un club de sport, apprendre une nouvelle langue, partir à l’étranger, faire du bénévolat, débuter une activité artistique, se promener, prendre du plaisir au quotidien, tout simplement. Ces activités permettent également de retrouver une meilleure estime de soi. Assurer un apport quotidien suffisant en calories et en éléments nutritifs, avec un supplément de multivitamines.
Il est particulièrement recommandé de favoriser les aliments riches en vitamines B qui participent à la régulation et la fabrication des neurotransmetteurs et interviennent dans plusieurs fonctions du cerveau et les aliments riches en oméga3.