Comme le veut la tradition, la dépouille de feu Chadli Bendjedid a été exposée au palais du Peuple. Les portes de ce dernier ont été ouvertes à toutes les personnes désireuses de lui rendre hommage.
Ils étaient également nombreux à se rendre à son domicile pour présenter leurs condoléances à la famille de l’ancien président. La dépouille mortelle du président Chadli Bendjedid, drapée de l’emblème national, trônait hier au milieu de la grande salle du palais du Peuple, où défilaient depuis midi personnalités et anonymes. Le cortège transportant la dépouille du défunt président Chadli Bendjedid s’était ébranlé auparavant en début d’après-midi du domicile mortuaire en direction du palais du Peuple. Le président de la République y a fait le déplacement. Bouteflika s’est recueilli à la mémoire du troisième président de l’Algérie en récitant la Fatiha et en signant le registre de condoléances. Le défunt sera inhumé aujourd’hui après la prière du Dohr au carré des Martyrs, au cimetière El- Alia. Depuis cette annonce, c’est le branle-bas de combat aux alentours du cimetière El-Alia. Les services de la voirie sont mobilisés pour nettoyer les alentours. Les services de police ont, dès hier matin, mis en place des cordons de sécurité aux alentours du cimetière pour contenir la foule qui s’amassera devant le cimetière en guise d’adieu au président Bendjedid. Un deuil national de huit jours a été décrété sur l’ensemble du territoire national à compter de samedi, date de l’annonce de la mort de l’ancien président. Toutes les activités culturelles et les festivités ont été suspendues. La radio et la télévision ne diffusent depuis que des versets coraniques, de la musique classique ou des documentaires à caractère religieux.
N. I.
RÉACTIONS
PLJ :
«L’Algérie perd un homme remarquable» Dans un communiqué rendu public hier, le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) du ministre de la Communication Mohand Oussaïd Belaïd, a estimé que l’Algérie a perdu en Chadli Bendjedid un «homme remarquable qui a contribué à la libération du pays et qui a sa part dans l’édification nationale». Le PLJ, contrairement à ce que d’aucuns retiennent du départ de Chadli du pouvoir, a noté que le défunt est parti «de son propre gré en 1992, après avoir accédé au pouvoir de façon tout à fait constitutionnelle » en 1979. Le parti crédite, par ailleurs, Chadli Bendjedid d’avoir tenté de conduire le pays vers le changement, la réforme et la transition vers la pratique démocratique. Le pays lui doit, souligne le PLJ, les pluralismes politique, syndical et médiatique et la libre entreprise économique.
PARTI AL-KARAMA :
«L’homme du pluralisme»
Le parti Al-Karama a, dans un communiqué public, évoqué Chadli Bendjedid comme l’un des valeureux hommes de la révolution algérienne. Le parti écrit que l’histoire témoignera qu’il a posé les premiers jalons du pluralisme politique, de la démocratie et de la liberté d’expression. Le parti Al-Karama souligne, en outre, que Chadli Bendjedid a contribué à l’édification de l’Union du Maghreb arabe (UMA).
MSP :
«Contribution majeure à la transition démocratique»
Le bureau politique du MSP, réuni en session ordinaire hier dimanche, a rendu hommage au président Chadli, décédé la veille. L’instance exécutive du MSP a estimé, à travers un communiqué de presse, qu’avec le décès de Chadli, l’Algérie perd une page glorieuse de son histoire révolutionnaire. «Le défunt a eu une contribution majeure dans la transition du règne du parti unique vers l’ouverture politique et économique dans des conditions très difficiles, marquées par les prémices de transition démocratique dans le bloc de l’Est.»
S. A. I.
ALI BENFLIS
«Un homme respectueux des institutions»
C’est avec une grande émotion que j’ai appris le décès du président Chadli Bendjedid. Feu le président Chadli Bendjedid, que j’ai côtoyé en tant que ministre dans trois gouvernements, était un homme d’une grande humilité et d’une simplicité frappante. Respectueux des gens et des institutions, il faisait preuve d’écoute et de retenue par ses valeurs. Il aura laissé à ceux qui l’ont connu, l’image d’un homme réservé, soucieux du respect des autres et des institutions de la République. Je présente en ces circonstances douloureuses mes sincères condoléances à son épouse, ses enfants et tous ses proches. Puisse Dieu le Tout-Puissant l’accueillir en Son Vaste Paradis.
Ali Benflis, ancien chef du gouvernement