Le ministre de l’Energie et des Mines, Youcef Yousfi, a exhorté, dimanche à Alger, la presse nationale à ne pas confondre entre dénonciation de la corruption et déstabilisation des entreprises nationales comme le groupe Sonatrach.
« Je ne permettrai pas qu’on déstabilise les entreprises nationales sous couvert de la dénonciation de la corruption », a déclaré M. Yousfi au cours d’une rencontre avec la presse nationale.
« Dénoncer la corruption, oui. Mener les fautifs en prison, oui. Mais déstabiliser les entreprises, je ne le permettrai pas.
Je fais appel à vous pour comprendre (la situation) et éviter l’amalgame », a dit le ministre, qui a laissé entendre que certains écrits de la presse nationale sur les affaires de corruption au sein de Sonatrach commençaient réellement à déstabiliser le groupe pétrolier et affecter le moral de ses employés.
« Le pays n’a aucun intérêt de voir disparaître des entreprises comme la Sonatrach et la Sonelgaz et vous savez à qui va profiter la disparition » de ces entreprises, piliers de l’économie nationale, a-t-il dit.
« Nous ne sommes pas des corrompus et je ne permettrai pas de traiter les travailleurs et les cadres de ce secteur comme étant des corrompus », a-t-il déclaré.
« La justice est saisie, il y a des personnes qui ont fauté et qui doivent payer et la justice doit traiter ces affaires avec la sérénité voulue et au rythme qu’elle décide elle-même de suivre », a-t-il précisé.
Pour autant il affirme que « la corruption est un mal qu’il faut absolument combattre avec toute la rigueur et la détermination nécessaires, sans relâche et sans faiblesse ».
Dans le cadre de cette lutte que le secteur s’est engagé à mener avec détermination, il a été convenu de renforcer les outils de contrôle au sein de Sonatrach en instituant notamment une vérification rigoureuse des cahiers des charges des projets avant le lancement des appels d’offres pour leur réalisation.
« La vérification va éviter d’orienter ces cahiers de charges vers des fournisseurs bien précis », a-t-il souligné.
Le parquet d’Alger avait ordonné le 10 février dernier dans le cadre de l’affaire Sonatrach 2 l’ouverture d’une enquête sur d’éventuels faits de corruption liée à des contrats entre le géant énergétique italien Eni et la Sonatrach, après l’ouverture d’une enquête judiciaire sur ce dossier par le parquet de Milan (Italie).
La justice algérienne attend les conclusions des commissions rogatoires internationales sur d’éventuelles implications de personnalités algériennes, selon le parquet d’Alger.
La première affaire dite Sonatrach 1 concerne, rappelle-t-on, plusieurs dirigeants du groupe pétrolier dont le PDG, Mohamed Meziane.