Les journaux marocains l’ont colportée avec insistance pour parasiter la prochaine tournée au Maghreb de l’envoyé spécial de l’organisation des Nations unies pour le Sahara occidental.
Christopher Ross n’a pas jeté l’éponge. Il ne démissionnera pas. L’ONU a fait taire la rumeur de son départ imaginaire.
Ces affirmations sont «de pures inventions sans aucun fondement. Avec l’aide du Secrétaire général et du Conseil de sécurité, l’envoyé spécial, M.Christopher Ross, continue à consulter les différentes parties et prépare le timing de sa prochaine visite dans la région», souligne le communiqué du porte-parole de l’Organisation des Nations unies.
La presse marocaine, dans sa majorité, avait fait état d’une «probable démission de Christopher Ross qui se confirme de plus en plus avec l’effacement du médiateur onusien qui a abandonné ses tournées, aussi bien au Maghreb, que dans les grandes capitales impliquées dans le règlement du dossier du Sahara occidental». Ces organes de presse, qui ont cité des sources «bien informées», avaient affirmé que «l’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU aurait préféré jeter l’éponge (…) face aux conditions posées par Rabat qui exige la définition préalable de la nature de sa médiation».
Les médias du Royaume, à commencer par l’Agence de presse officielle marocaine, Map, à qui a été prioritairement destinée cette mise au point se sont fait sévèrement taper sur les doigts. Les journaux marocains qui ont colporté avec insistance le ragot portant sur la démission du représentant personnel de SG de l’ONU, Ban Ki-moon, pour le Sahara occidental avait pour dessein inavoué de parasiter sa prochaine tournée au Maghreb.
«L’envoyé personnel du secrétaire général des Nations unies pour le Sahara occidental, Christopher Ross, a annoncé son intention de visiter la région avant la réunion de l’Assemblée générale de l’ONU, qui doit se tenir en septembre prochain, a-t-on appris des milieux proches de M.Ross», avait rapporté une dépêche de l’agence de presse officielle sahraouie datée du 5 août. Le Makhzen est sur les dents. C’est encore à travers un mensonge entretenu avec obstination qu’il a tenté une porte de sortie. D’escamoter et de travestir la vérité: ses exactions contre le peuple sahraoui et sa mauvaise foi à négocier avec ses représentants.
La nomination par l’Union africaine d’un envoyé spécial pour le Sahara occidental a mis le pouvoir marocain dans la tourmente.
«Le processus de recherche d’une solution politique définitive au différend régional au sujet du Sahara marocain est du ressort exclusif de l’ONU. L’UA n’a aucune base juridique ni fondement politique ou légitimité morale pour intervenir de quelque manière que ce soit dans ce dossier», a indiqué, le 1er juillet, le ministère marocain des Affaires étrangères et de la Coopération dans un communiqué répercuté par une dépêche de l’agence de presse officielle marocaine, MAP. «En raison de son parti pris radical et injustifié, l’attitude de l’UA dans ce dossier demeure pleinement anachronique», fait-on savoir du côté de Rabat qui qualifie l’UA de seule organisation régionale et internationale au monde à avoir intégré une «entité fantoche en son sein».
Le nouvel envoyé spécial pour le Sahara (Joaquim Chissano, ancien président du Mozambique, Ndlr) «aura pour mission de faciliter la mise en place des voies et moyens pour que l’UA soutienne la position du Polisario, soutenu et financé par l’Algérie voisine», a écrit la presse marocaine. Des propos qui indiquent que cette nouvelle tournée de l’envoyé spécial sera loin de constituer une partie de plaisir.