Le lancement des travaux d’aménagement de la demeure du chahid Mostefa Benboulaïd, pour en faire un Musée historique dédié à la Révolution et à l’un de ses plus illustres héros, a été symboliquement effectué, mardi à Arris (Batna), par le ministre des Moudjahidine, M. Mohamed-Cherif Abbas.
Le ministre a souligné à cette occasion, en présence de Moudjahidine, de compagnons d’armes et de membres de la famille de Benboulaïd, que la demeure « où vécut le lion des Aurès est désormais un bien public, un lieu de mémoire et de ressourcement pour les générations futures ».
M. Abbas, arrivé la veille dans la capitale des Aurès qui abrite les cérémonies commémoratives du 54e anniversaire du martyre de Benboulaïd, a ajouté que « les manuscrits, lettres et objets personnels du Chahid seront rassemblés en ce lieu ».
Cette maison de deux étages, construite vers 1944, donne sur la rue Nouaoura, en plein centre-ville d’Arris.

Elle occupe un terrain de 190 m2 avec un jardin attenant de 500 m2, selon les explications fournies sur place au ministre.
L’opération de restauration qui mobilise une enveloppe financière de 8,6 millions de dinars, devra être exécutée dans un délai qui n’excédera pas les 3 mois, selon le responsable du bureau d’études chargé du projet. M. Mohamed-Chérif Abbas a visité les différentes pièces de la maison, dont la chambre du Chahid entre les murs de laquelle Benboulaïd a « sans doute longuement médité sur les préparatifs du déclenchement de la Révolution de Novembre », ont souligné quelques uns de ses compagnons d’armes encore en vie.
Le ministre des Moudjahidine et la délégation qui l’accompagnait s’étaient auparavant rendus au cimetière des Martyrs de la petite localité de Nara où ils se sont recueillis à la mémoire des Chouhadas, devant la tombe de Benboulaïd.
Sur ce site qui fait face au Djebel Lezrag, célèbre fief impénétrable des combattants de l’Armée de libération nationale, a retenti l’hymne national, exécuté par de jeunes écoliers.
Au CEM de Nara, une cérémonie a été organisée pour récompenser les lauréats du concours d’histoire organisé pour la circonstance et les vainqueurs du semi-marathon « Mostefa Benboulaïd » auquel ont participé 300 athlètes venus de 30 wilayas.
Un stade pouvant accueillir 5.400 spectateurs et une auberge de jeunes de 56 lits ont également été inaugurés à cette occasion, outre la baptisation de plusieurs établissements scolaires de noms de Chouhada. Le ministre des Moudjahiddine, après avoir visité, lundi à son arrivée à Batna, la ferme Lucas de sinistre mémoire, avait présidé au centre des loisirs scientifiques de la ville une conférence historique consacrée au Chahid Mostefa Benboulaïd.
Ce fut l’occasion pour M. Abbas de souligner « le haut sens religieux et spirituel du Chahid ». « Un homme, a-t-il souligné, sincère en paroles comme en actes et d’une dimension qui lui permit, en offrant en sacrifice sa vie et sa fortune, de conduire tout un peuple vers la libération du joug colonial ».
Les Moudjahidine qui sont intervenus au cours de la rencontre ont mis l’accent sur les talents de « grand stratège » de Benboulaïd dont le génie et le talent lui ont permis de jouer « un rôle primordial dans la préparation, le lancement et la conduite de la guerre de libération ».
Ils ont ainsi rappelé son évasion spectaculaire de la prison de Constantine et son parcours héroïque jusqu’à sa mort, le 22 mars 1956 à Djebel Lezrag à la suite de l’explosion d’un poste-radio piégé. Né au village Inerkeb le 5 février 1917, Benboulaïd avait grandi au sein d’une famille connue pour ses hautes vertus et son attachement aux valeurs nationales. Des valeurs que le Chahid devait honorer par son itinéraire militant exceptionnel, ont également souligné les intervenants.