Dans le cadre de la politique du renouveau agricole et rural, un certain nombre de mesures ont été prises pour améliorer les capacités de production céréalière du pays et réduire, ainsi, la facture des importations alimentaires.
Dans le cadre de la politique du renouveau agricole et rural, un certain nombre de mesures ont été prises pour améliorer les capacités de production céréalière du pays et réduire, ainsi, la facture des importations alimentaires. Toutefois, la situation actuelle du marché, caractérisée par une production en baisse en Afrique du Nord et des prix mondiaux à la hausse, a renforcé la dépendance du pays à l’importation de blé sur le court terme. Selon les estimations du ministère de l’Agriculture, la récolte céréalière pourrait atteindre 5,8 millions de tonnes en 2012, soit plus importante par rapport la production de 2011 (4,2 millions de tonnes).
En dépit de cette performance, il est attendu que l’Algérie restera dépendante des importations sur le moyen terme pour pouvoir répondre à une demande nationale en céréales estimée à près de 7 millions de tonnes par an. Le rapport d’Oxford Business Group souligne que la valeur des importations de céréales a enregistré une baisse de 23% au premier semestre 2012 par rapport à la même période en 2011, passant de 1,66 milliard d’euros à 1,27 milliard d’euros. Sur la même période, les importations de blé ont chuté de 33% pour atteindre 1,01 milliard de dollars. L’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) qui a confirmé en août que la récolte de blé dur n’avait pas atteint les niveaux attendus a dû aller à «l’encontre de ses objectifs politiques» en achetant 500.000 tonnes de blé dur, majoritairement en provenance du Canada et des USA. «Ces dernières semaines, l’Algérie a également effectué d’importants achats de blé meunier afin de compenser à la fois une production nationale insuffisante et une baisse mondiale des stocks de blé en 2012», note le rapport.
La sévère sécheresse qu’ont subi les Etats-Unis et les conditions climatiques particulièrement sèches dans d’autres pays producteurs, comme la Russie, ont suscité des appréhensions quant à l’importance des stocks de blé dans le monde et entraîné, par conséquent, une flambée des prix du fait que des importateurs ont eu recours à l’augmentation de leurs stocks. Aussi, le 16 août, l’OAIC a acheté 350.000 tonnes de blé meunier à 273 euros la tonne. Il s’agit là du troisième d’appel d’offres d’envergure en l’espace de trois semaines pour tirer profit d’une baisse momentanée des prix mondiaux, indique le rapport. Une grande partie de ce blé devrait provenir de France, où les prévisions 2012. L’office avait également acheté 225.000 tonnes de blé meunier à 279 euros la tonne, ainsi que plus de 400.000 tonnes la dernière semaine de juillet. Ces quantités devraient permettre à l’Algérie de répondre à la demande exprimée en blé meunier pour le mois de septembre et pendant la première moitié du mois d’octobre.

La céréaliculture algérienne, faut-il le souligner reste fortement corrélée à une pluviosité irrégulière et un système d’irrigation peu développé d’où les actions de développement de la mécanisation et d’irrigation à point. Les efforts ont prouvé leur efficacité d’autant plus que la production céréalière a enregistré une progression notable passant de 800 kilos par hectare dans les années /80 à environ 1800 kilos par hectare en 2012, l’objectif annoncé étant d’atteindre 4000 kilos par hectare.
Il s’agira également d’étendre la surface irriguée pour la céréaliculture de 1,1 million d’hectares actuellement à 1,6 million d’hectares d’ici 2014. Un récent rapport du Bureau national d’études pour le développement rural (BNEDER) précise qu’une superficie agricole de 1,2 million d’hectares sera irriguée dans le cadre d’un nouveau programme national d’un montant de 1,48 milliard d’euros. Dans le cadre du déploiement de la filière, l’OAIC a acquis un total de 1250 moissonneuses-batteuses, 350 tracteurs et plus de 1.000 semoirs, ce qui devrait contribuer à développer la mécanisation au niveau des petites et moyennes exploitations et, à terme, stimuler la production nationale.
D. Akila