L’équipe nationale d’Algérie a gagné, séduit, marqué des buts, créé le jeu et fait plaisir à son public et à son coach qui a semblé aux anges en fin de match. «Je suis heureux et fier de mes joueurs», a-t-il dit, tout content, lors de la conférence de presse. Mais derrière ce visage satisfait se cachait une préoccupation de premier ordre et un problème à régler.
En dehors de Mesbah, toujours égal à lui-même et peut-être le seul joueur de tout l’effectif qui ait gagné sa place en équipe nationale, les trois autres défenseurs sont tous sur la sellette. Aucun d’eux ne s’est distingué dans l’arrière-garde des Verts. Que ce soit Bouzid, Bougherra, Mostefa, ou même Guedioura, tous étaient peu rassurants, des fois même inquiétants, surtout lors du dernier quart d’heure du match. On sait tous que Mostefa est un milieu de terrain, et que chercher un arrière droit typique est une nécessité, mais en ce qui concerne la paire centrale, le problème se pose sous un autre angle. Est-ce que le problème réside dans le niveau technique, physique et tactique des joueurs, ou bien c’est la paire elle-même qui est mauvaise et pas complémentaire ? Quel le que soit la manière dont le problème se pose, cette défense n’est pas rassurante du tout. Si elle s’est fait inquiéter par la petite équipe de la Centrafrique, qu’en sera-t-il alors si on avait en face une attaque comme celle du Maroc, du Cameroun, de la Côte d’Ivoire ou du Mali ?
Vahid n’a pas vraiment le choix
Vahid Halilhodzic a fait jouer presque la même défense que celle qui avait affronté la Tanzanie. Seul Mehdi Mostefa a remplacé Laïfaoui. Bouzid, Mesbah et Bougherra ont tous les trois été reconduits dans leurs postes respectifs. Il est clair que Vahid voulait, souhaitait et espérait essayer de nouveaux éléments, vu que les premiers n’avaient pas donné satisfaction à Dar Essalem, mais il n’avait pas ce privilège. Antar Yahia, qui avait raté le premier match en Tanzanie à cause de la varicelle et que Vahid voulait enfin voir à l’œuvre, s’est blessé à la dernière minute. Hachoud est, à ses yeux, indiscipliné tactiquement et faible défensivement. Medjani, quant à lui, n’aurait pas trop convaincu le coach Vahid qui pourrait d’ailleurs lui tourner le dos dès le prochain match face à la Tunisie. Pour ce qui est des autres défenseurs évoluant dans notre championnat, on ne voit aucun qui soit capable de s’affirmer et de s’imposer en sélection dans l’immédiat. Idem pour l’Europe, qui nous offre plusieurs joueurs évoluant au milieu de terrain et en attaque, mais pas en défense ou dans le milieu défensif. Devant cette situation, Vahid est obligé de chercher ailleurs, et le cas échéant, il ne lui restera que ce qu’il a aujourd’hui entre les mains.

Benlamri, Ben Amara, Boudebouda… des solutions, mais pas dans l’immédiat
Il est difficile d’imaginer ou de savoir ce que prévoit l’entraîneur Vahid pour régler ce problème. Il faut dire qu’aucune solution ne se présente à lui, du moins pas dans l’immédiat. Néanmoins, il y a quand même certains joueurs qui peuvent, dans un avenir proche, devenir de très bons candidats à des places de titulaires en équipe nationale. On parle notamment de Benlamri Djamel, le jeune international espoir du NAHD, qui est excellent à droite, Youcef Ben Amara, le latéral droit du CA Batna, Boudebouda Brahim, qui pourrait concurrencer Belhadj et qui pourrait constituer unee doublure avec Mesbah. Il a aussi l’avantage de jouer dans l’axe. Il y a également Khelili, qui, pour l’instant, n’a pas encore montré grand-chose, mais qui a de grandes potentialités, ainsi que d’autres joueurs qui pourraient dans un avenir proche sortir de l’anonymat et se présenter comme des vrais concurrents aux titualires en poste.
Si Halliche était là et si Yahia redevenait Antar
Enfin, et c’est peut-être le dernier espoir pour Vahid pour régler le problème de sa défense, est que Rafik Halliche, l’un des piliers de l’équipe et artisan des derniers exploits de l’équipe nationale, trouve un club en janvier prochain qui lui permettrait de jouer régulièrement et de retrouver son niveau. Un retour en force du joueur de Fulham pourrait régler définitivement le problème de la défense algérienne. Rafik est une valeur sûre et Vahid le sait très bien. Il l’a d’ailleurs dit à plusieurs reprises. Bien sûr, cela serait possible si Vahid décide de l’attendre jusqu’à janvier, parce qu’il se pourrait qu’il tire un trait sur son nom après les deux prochains matchs face au Cameroun et à la Tunisie. Un autre joueur, qui peut-être a perdu de sa notoriété et de son niveau ces derniers temps à cause de son changement de championnat et des blessures à répétition, mais qui reste lui aussi une valeur sûre quand il est au top physiquement, est Antar. Pour l’instant, ce joueur a raté les deux derniers matchs avec Vahid. Sa dernière chance de montrer au Bosnien ce qu’il vaut ce sera contre la Tunisie ou le Cameroun. Si Antar rate ces deux matchs, Vahid mettra définitivement une croix sur son nom.
A. B.